Barry Frydlender. Israël : présent composé

Présentation
Laurence Sigal, Moshe Ninio
Barry Frydlender. Israël : présent composé

Extrait de «La photographie comme kaléidoscope» de Laurence Sigal

«Que peut la photographie dans un pays où l’image constitue, plus qu’ailleurs, un enjeu politique ? C’est à cela que répond, implicitement et tout en finesse, le travail de Barry Frydlender. Par ses images composées, agrégées, il nous désigne la faille de la photographie : il y a moins de vérité dans la photo nue que dans la photo manipulée. Ce que nous voyons dans un « cliché » ne rend pas compte du réel. Son œuvre met en scène la déception de l’apparence.

Barry Frydlender, comme tétanisé par l’usage qui fut fait de ce médium pendant la première Intifada (1987-1993), préféra d’abord y renoncer. Puis, la découverte de ce que le traitement numérique pouvait apporter à l’image, dans son décalage avec la réalité, lui permit de renouer avec la photographie en 1994. En une volte-face au photojournalisme et au culte du bon cliché au bon moment, dû à un œil providentiel, « the right man, the rightplace, the right time », Frydlender introduit patience et modestie dans la photographie. Dans ce qui est une question d’espace, il invite le temps. Il n’est pas le seul. Mais dans « le bruit et la fureur » qui caractérisent la présentation d’Israël que nous livrent journaux et télévisions dans le monde, la mise en image de la durée et du temps qui s’écoule confère une réelle étrangeté à ses œuvres.»

Barr Frydlender est né en 1954 à Tel-Aviv, où il vit et travaille.

Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition «Barry Frydlender. Israël : présent composé», qui a lieu au Musée d’art et d’histoire du judaïsme du 20 février au 25 mai 2008.