L’exposition « Bardo Parade » à la galerie Art : Concept dévoile de nouveaux tableaux de l’artiste américaine Whitney Bedford. Des œuvres à la fois autobiographiques et universelles qui évoquent un paradis perdu.
Les œuvres de Whitney Bedford : de l’autobiographie à l’universel
L’exposition présente une nouvelle série de paysages peints à l’huile et à l’encre sur bois. Ces œuvres récentes de Whitney Bedford s’inscrivent dans une démarche qui doit autant à la vie personnelle de l’artiste qu’à une volonté de la dépasser. Chez Whitney Bedford, les motifs font irruption comme autant de symboles d’événements autobiographiques précis. Le navire naufragé fut à partir de 2003 l’évocation d’une séparation douloureuse, tandis qu’en 2013 apparaît dans son œuvre le motif du feu d’artifice, métaphore de bonheur amoureux retrouvé et d’une explosion de passion. Chaque série est un nouveau chapitre de journal intime.
Ce sont des plantes qui constituent les motifs récurrents de la nouvelle série de Whitney Bedford. Des motifs qui illustrent comment chez cette dernière, la vie personnelle n’est qu’une inspiration parmi d’autres et une amorce vers une dimension universelle. Les végétaux, des palmiers, cactus et autres plantes de régions chaudes ou désertiques évoquent sans ambiguïté un contexte californien qui renvoie à la vie de l’artiste, installée à Los Angeles.
Des motifs végétaux symboles d’un monde inquiétant
Les plantes sont dessinées à l’encre en noir et blanc, d’un trait extrêmement précis, représentant chaque détail à la manière d’une photographie, ou plutôt d’un négatif. Elles se découpent sur des fonds unis peints à l’huile de couleurs très vives et lumineuses où une bande inférieure figure le sol et l’étendue supérieure, tout aussi lisse, le ciel. Le contraste entre les dessins, froids, réalistes et sans volume, et l’horizon solaire sur lequel ils se détachent donnent aux plantes représentées un aspect inquiétant que souligne les titres des Å“uvres : The Rattler (Le serpent à sonnette), The Good Do Bad (Le bien entraîne le mal)…
Dans la lignée des forêts peintes par Max Ernst, les barrières végétales de Whitney Bedford semblent marquer une frontière entre un monde solaire plein de promesses joyeuses et un espace angoissant, que l’on devine plein de dangers.