Présentation
Miquel Barceló, Jean-Marie del Moral
Barceló/Mundo
Peintre, sculpteur, créateur engagé dans toutes les formes d’expression, l’oeuvre de Barceló ne cesse de s’enrichir de nouveaux défis, telle la récente coupole de la salle des Droits de l’homme de l’onu à Genève, que certains ont qualifiée de Sixtine du XXe siècle… Fils de républicains espagnols exilés en France, Jean-Marie del Moral a grandi dans la ferveur de l’idéal révolutionnaire défait et dans la conviction que l’art des plus grands était autant une forme de création que de résistance.
Il fréquente assidûment les ateliers de Joan Miró, Antoni Tà pies, Antonio Saura, Robert Motherwell, Zao Wou Ki, Roy Lichtenstein, et devient l’un des meilleurs photographes du monde complexe et silencieux des théâtres de la création. Il noue avec Miquel Barceló, qu’il observe sans relâche, une intimité particulière et durable qui le conduit à Majorque, Paris, Barcelone, au Mali ou en Italie, “territoires” du peintre dont il explore peu à peu les modes de vie et de travail.
Si Jean-Marie del Moral parvient à nous faire pénétrer au coeur d’une oeuvre qui se déploie, à nous la rendre familière, quotidienne, c’est qu’il a su percevoir et restituer la dimension singulière de l’atelier du peintre. Espace métaphysique en même temps que chantier industrieux, l’atelier est un périmètre sauvage qui n’obéit qu’aux règles et codes de l’artiste qui l’habite.
La lumière qui y pénètre sert des fins précises ; les outils, fragments, objets accumulés qui s’y déposent sont tout à la fois des vestiges et des sources de l’oeuvre à venir. Les murs et étagères dressent le carnet de notes intime et ésotérique de l’artiste dont nous tentons de déchiffrer les signes. Dans l’objectif de del Moral se révèle aussi en creux la dimension physique, charnelle du travail de Barceló : corps à corps intense – voire brutal – avec la matière, les pigments, les toiles et les châssis.