Présentation
Rose-Maria Gropp
Balthus à Paris
Balthus à Paris nous entraîne aux portes de la première exposition individuelle de l’artiste, en 1934, et revient sur l’amour a priori impossible du peintre pour Antoinette de Watteville, présenté comme la clef de lecture de son œuvre.
Ainsi, à la lumière de la correspondance entre Balthus et sa bien-aimée, s’éclairent les sept peintures de l’exposition : La Rue, Alice dans le miroir, La Toilette de Cathy, Portrait de Mme Pierre Loeb, Portrait d’une jeune fille en costume d’amazone, La Fenêtre et La Leçon de guitare, par laquelle il accède au scandale.
Balthus a trouvé sa place dans l’histoire de l’art du xxe siècle.Il est chargé des jeunes filles et des très jeunes femmes. Il est le peintre du pervers juvénile, le nympholepte de service.
Mais, lors de ses débuts à Paris, il était encore très éloigné de cette thématique ; si l’on peut qualifier d’obsessionnel son penchant dans cette direction, c’est seulement à partir d’une date plus tardive.
Et pourtant, c’est ce que nous voulons montrer ici, ce wnt ses fantasmes que Balthus peignait à l’époque, dans la prenuère moitié des années 1930. Ils étaient hantés par un double désir dont les deux pans étaient pour lui indissociablement mêlés : la conquête de sa bien-aimée, Antoinette, jeune femme apparemment inaccessible, et la quête inextinguible de sa propre gloire – en un mot : il bouillait d’impatience de satisfaire son ardente ambition.