Daniel Firman
Backflip
«Backflip» dévoile un ensemble de sculptures inédites de Daniel Firman. À travers des objets du quotidien et des corps moulés, l’exposition articule des visions de retournement, d’inversion et d’attraction. A l’image du backflip, figure de freestyle complexe qui consiste à produire un saut arrière sur soi-même, l’exposition réunit des oeuvres dont le sujet d’origine se voit renversé où le dedans devient dehors et inversement. Ici, Daniel Firman développe sa relation privilégiée au corps en explorant les lois de la physique avec une sorte de logique identique au backflip, première figure acrobatique réalisé en état d’apesanteur (Jenny, 2011).
Le temps semble avoir suspendu les figures en action, les figeant dans leur geste chorégraphique. Celles-ci témoignent de performances passées telle la photographie de «ce qui a été» ou encore les moulages sur nature du XIXè siècle de l’anatomie du corps humain (surgis des murs de la galerie, les mains et poignets en bronze renfermant des objets secrets, rappellent ce procédé).
Dans Rotomatic, Daniel Firman fait tourner une machine à laver sur elle-même au rythme de ses programmes de lavage. La chute d’une plaque de granit sur un congélateur (évocation de la proposition de Bertrand Lavier que Daniel Firman avait déjà détournée dans Chute Libre, 2007) a été saisie par l’artiste qui opère ainsi une dilatation du temps.
Une chaise en bronze imite la légèreté du polystyrène jouant sur une mise en abyme de la mimesis, More weight, 2011. Enfin, un foyer en bronze, motif archaïque et archétypal, invite à la contemplation, Le Feu, 2011, mais renvoie aussi de manière plus psychique et symbolique à l’immuabilité des choses/des éléments à travers les âges.
Daniel Firman expérimente, à travers des contextes hétérogènes, la matière et la perception du corps dans l’espace et la société dans la lignée de Robert Morris, Bruce Nauman ou Dennis Oppenheim.
critique
Backflip