Changha Hwang
Back and Forth
L’introduction de la diagonale dans ce nouveau corpus d’œuvres bouleverse le rythme imposé par l’angle droit en apportant davantage de mouvement et de dynamisme. De même la diminution du nombre de grilles recouvrant l’espace de ses compositions antérieures, permet d’ouvrir ici sur de plus larges aplats et des fonds expressionnistes qui se répandent sur l’ensemble de la toile pour un rendu moins dense, plus aéré.
Aux constructions toujours très architecturées de ses peintures, souvenirs de l’urbanisation exacerbée du pays que l’artiste quittait à l’âge de vingt ans, répond la vivacité des couleurs utilisées à profusion, en réaction, dit-il, à l’environnement saturé de gris des villes coréennes. Sans rien perdre de leur multiplicité, les couleurs utilisées ici par Changha Hwang, plus vives et plus toniques, s’harmonisent différemment, permettant toujours à une note dominante de s’épanouir plus amplement et unifier l ’ensemble.
Dans un entretien, il explique à ce sujet la manière tout à fait intuitive avec laquelle il agence les couleurs sur la toile, en laissant la première touche de peinture déterminer la composition de ses œuvres. Loin de toute rigidité, la rythmique imposée par les couleurs et l’agencement de grilles, de lignes, d’aplats et de plans plus texturés, confèrent au vocabulaire géométrique de Changha Hwang davantage de souplesse et une certaine fragilité, dénotant le caractère objectif et impartial d’une peinture «pixelisée» à laquelle l’artiste est souvent associé.
Bien au-delà d’une illustration de données technologiques, les œuvres de Changha Hwang évoquent selon lui un «rapport conflictuel de forces, quelque chose comme la rencontre du Yin et du Yang». En utilisant tout le potentiel offert par l’abstraction, il parvient à représenter par la métaphore toute la complexité et la multiplicité du réel.
critique
Back and Worth