Deuxième exposition personnelle de Servane Mary à la galerie Triple V
L’exposition «Babyliss» présente à la galerie Triple V, à Paris, une nouvelle série d’œuvres de Servane Mary qui poursuivent son exploration de la représentation des femmes dans l’histoire.
Des photographies des années 1950 de femmes motocyclistes sont imprimées sur des plaques de métal qui ont ensuite été courbées pour former des ondulations verticales. Ces œuvres s’inscrivent dans la continuité des réalisations récents de Servane Mary, dans lesquelles des photos anciennes, essentiellement des portraits de femmes des années 1940 à 1970 sont dupliqués sur des supports insolites ou par des techniques d’impression non conventionnelles.
Alors que les matériaux jusque-là privilégiés par Servane Mary pour y transférer les photographies, tels que le mylar, le plexiglas, le vinyle, l’acétate ou le verre, se caractérisaient par leur légèreté et leur fragilité, ils sont ici remplacés par des supports rigides comme le cuivre, l’acier peint de façon similaire à une carrosserie de voiture et l’aluminium.
Des supports inattendus et des techniques d’impression inhabituelles
Ce glissement des supports correspond à un déplacement du choix des images. Précédemment la soie, le verre ou encore des couvertures de survie servaient de surfaces d’impression à des images de «cowgirls», de femmes activistes ou encore employées dans les usines d’armement pendant la Seconde Guerre Mondiale. La matière reflétait alors la double nature de ces femmes, à la fois fortes et fragiles. Surtout, ils faisaient écho au caractère éphémère du pouvoir confié aux femmes dans certaines situations et à des moments précis de l’histoire. Ici, le recours à des matériaux plus solides suggère une permanence de l’image renvoyée par ces femmes motocyclistes.
La mise en relief en forme de vagues des pièces a inspiré le titre de l’exposition, «Babyliss». Cette référence au célèbre fer à friser qui s’est popularisé dans les années soixante et dont de nombreuses femmes se servaient pour boucler leurs cheveux renvoie aux images que la publicité et plus largement la société de consommation associent aux femmes. Parallèlement, cette ondulation des structures en acier ou en cuivre qui supportent les photographies, en permettant leur passage à la troisième dimension, évoque l’existence d’autres facettes de l’image et sa profondeur.