Communiqué de presse
Babak Ghazi
Babak Ghazi
Babak Ghazi utilise le plus souvent des objets et des images trouvés; des tables aux miroirs, des magazines aux pochettes de disques… A première vue, le travail est d’apparence simple, minimal et semblant s’approprier le comportement obsessionnel des adolescents qui collectionnent les posters de leurs idoles. Pourtant, l’artiste qui met en balance l’objet précaire avec un traitement précis et délicat, élève au sens propre de ces images de leurs préoccupations premières.
En traitant de la musique avant-garde et le monde la mode des années quatre-vingt, l’exposition s’inscrit dans l’intérêt de l’artiste pour le modèle de l’individu créatif, libre de ses choix de vie. Cet étalage d’objets et d’images trouvés, posés dans des cubes en Plexiglas, comme dans un musée ou une boutique, crée un «showroom du romantisme».
Leur présence formelle ainsi que leur théâtralisation font écho au minimalisme et suggèrent que la conception de l’espace par ce mouvement a participé à la fondation du sujet pensant des années quatre vingt, pris dans un éternel réseau de signes et de simulacres et qui se construit aux travers de choix consuméristes.
L’action de se construire en tant qu’individu (à travers une pose, un objet, une image, un emballage) formule une scène. La subjectivité de l’individu en tant que centre-même de l’être est toujours dirigée au départ vers une audience. En représentant ces artefacts, Ghazi soulève la question du type de sujet produit. Quel contenu est attendu? Quelles libertés sont représentées et quels interdits sont voilés?
Katherine Hamnett nous demande de «choisir la vie», Joseph Beuys apparaît dans un manuel de design, Spandau Ballet imite «La liberté guidant le peuple» de Delacroix. En réunissant ces éléments disparates, Ghazi fait la lumière sur leur participation collective dans la rhétorique de création de l’individualisme.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Magali Lesauvage sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
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