À la confluence de la sculpture et du design, la créatrice Ayala Serfaty cultive des pièces aux allures organiques. Basée à Tel-Aviv, que ce soit en luminaire ou mobilier, ses pièces ont quelque chose de vivant. Évocations de coraux, nuages, lichens… Le temps et la durée semblent inscrits dans ses Å“uvres. Telle la série d’assises Rapa, avec ses assemblages minutieux de feutre, en brins de laine et soie tissés à la main. Un série qui tantôt se rapproche de l’écorce d’arbre, ou du moelleux des champignons (chaise et tabouret Stella et Maris, 2017)… Ou qui tantôt penche plutôt du côté moussu et détaillé des lichens en rosace (sofa SeeJoSo I, 2011). Sur le versant des luminaires, la précision des pièces d’Ayala Serfaty n’est pas moindre. Conjuguant tubes de verre et membrane polymère, la série Soma a de quoi émerveiller. Jusque dans l’un de ses derniers avatars, le plafonnier Once (2018).
Série Soma d’Ayala Serfaty : des structures lumineuses aux allures proliférantes
Faisant partie de la série Soma [Soma Lights Series], le plafonnier Once prend des allures de corail à l’envers. Si les formes résultant du travail d’Ayala Serfaty se rapprochent volontiers de structures organiques, pour autant sa démarche relève plutôt de l’abstraction. En s’appuyant sur des savoir-faire et techniques anciennes, qu’elle actualise de manière inattendue. Projet au long cours, Soma débute en 2002, tandis qu’Ayala Serfaty observe une fragile toile en filaments de verre, sur l’un des murs du département de céramique de l’École des Beaux-Arts de Bezalel. L’idée germe en processus, et se transforme en structures proliférantes. Réalisées avec les artistes verriers Eytan Hall et Anna Gautier, les premières installations lumineuses monumentales de Soma se composent de milliers de filaments de verre, enchâssés dans une sorte de toile, de membrane en polymère. Un processus intitulé Soma [corps, en grec], pour mieux en souligner les dimensions organiques et poétiques.
Entre sculpture lumineuse organique et design : le plafonnier Once, une lampe-nuage
Entre mousses, brouillards, coraux et nuages… Les Soma d’Ayala Serfaty diffusent une lumière douce. Et de lampes de table en suspensions, de lampes verticales en installations, la série des Soma semble ne connaître aucunes limites en termes de formes. Tandis que leur fabrication mobilise une sorte de tissage de filaments en verre, renforcé par une toile polymère. Les filaments y sont incrustés lorsque celle-ci est à l’état liquide. Et les teintes de l’ensemble dépendent du jeu de réflexions entre les ampoules (placées à l’intérieur) et les filaments. À la suite de sa mère, biologiste, Ayala Serfaty cultive une attention accrue aux modes d’organisation de la matière. Sans être dans l’imitation, les pièces d’Ayala Serfaty composent et suivent plutôt leurs propres logiques de développement. Et dans la lignée, ou le phylum, de Soma, le plafonnier Once (2018) s’amuse ainsi à jouer les nuages d’intérieur. Entre touffe végétale et mouton au plafond.