Daniel Buren, Ida Applebroog, Valérie Jouve, Halida Boughriet, Mircea Cantor, Daniel Dezeuze, Claude Viallat, Simon Hantaï, Raphaël Zarka, Virginie Yassef, Dove Allouche, Yvan Salomone, Eva Nielsen, François Morellet
Avec et sans peinture. Exposition de la collection
«Avec et sans peinture» met en lumière la diversité de la peinture contemporaine en réunissant des œuvres par thématiques. L’accrochage des œuvres est réparti en sept chapitres et se compose de cent trente œuvres d’une soixantaine d’artistes de générations et de pratiques différentes. Elle sera également rythmée par trois temps spécifiques avec un espace dédié à la présentation des œuvres de trois artistes singulières. Pour démarrer, «Intime», valorise la présence sur la scène française de l’artiste américaine Ida Applebroog. Et, cet été, Valérie Jouve et Halida Boughriet, deux artistes de la collection, proposeront également un contrepoint à l’exposition.
L’exposition met l’accent sur l’origine même de la collection, puisque les premières acquisitions du Fonds départemental d’art contemporain furent, en effet, consacrées à la peinture. Par la suite, s’il a été important de diversifier, par autant de gestes artistiques singuliers, la représentation des formes de l’art, il est pertinent et finalement éclairant de revenir aujourd’hui à la peinture et à ses nouvelles réalités, à son actualité.
À nouveau enseignée, émancipée de son histoire, en accord aujourd’hui avec les nouvelles et autres pratiques, enrichie de celles-ci, la peinture demeure et (re)devient une expression artistique, un regard sur le monde, un langage contemporain. Comme les précédents, ce parcours croise différentes générations d’artistes qui chacune à sa façon explore, questionne, attaque, ressuscite, renouvelle le genre, avec et sans peinture. Pour toujours mieux l’envisager. Les œuvres sont ici réunies en ensembles thématiques, qui permettent de tracer de grandes lignes d’une histoire de l’art encore fraîche. On retrouve les questions de vocabulaire de formes et de couleurs, sujets qui cristallisent l’histoire de la peinture moderne.
Puis, la mise en question de la matérialité de la peinture, de sa surface comme de ses moyens, pour ensuite envisager le feu comme élément tant de destruction que de création. La surface même de la peinture, comme ses supports y sont questionnés: la peinture support de couleur mais aussi de fiction et d’imaginaire. Enfin, le mystère de la chimie des matériaux permet de terminer le parcours sur une note de magie, l’alchimie présidant, avec l’aide éventuelle du hasard, à la genèse de l’œuvre et son devenir.
Cette exposition crée des liens entre les formes artistiques, ne s’arrêtant pas à la deuxième dimension mais intégrant l’installation, la sculpture, la vidéo et la photographie, révélant ainsi la porosité et les dialogues fructueux qui se nouent, grâce à des artistes pour lesquels la question du genre n’est plus signifiante. Il est surtout et avant tout question du monde d’aujourd’hui, auquel la peinture tend un miroir qui l’interroge, dans le reflet déformé qu’elle constitue par essence.
D’après un texte de Alexia Fabre