Après La jeune fille et la mort et Lied Ballet, créées respectivement en 2012 et 2014, Thomas Lebrun a souhaité se réinvestir dans une création de groupe, s’entourant d’un grand nombre d’interprètes avec lesquels il collabore depuis plusieurs années. Il a donc créé Avant toutes disparitions, pièce pour douze danseurs qu’il présente au Théâtre National de Chaillot.
Avant toutes disparitions s’organise en deux mouvements. L’écriture chorégraphique du premier mouvement est portée par les états, les situations et les comportements précédant toutes disparitions possibles ou inévitables, conscientes ou insoupçonnées. Elle se dirige tout d’abord vers des solitudes involontaires, vers des individus en proie à la division. Ceux-là pourraient traverser la guerre, la discrimination, le sectarisme, la séparation ou encore l’abandon. Ces corps isolés seront ensuite rassemblés dans une solitude groupée.
Le geste décidé ou craintif, le pas assuré ou prudent, conduira les danseurs à une chute annoncée, un adieu accordé, un effacement préféré, un ailleurs imaginé, une sérénité espérée. Ce sera pourtant calme, intense dans les corps, mais calme. Avant toutes disparitions n’est pas une grande épopée donnant à voir les douleurs et les tragédies de l’humanité. L’écriture sera au contraire porteuse des émotions intérieures, mais n’en sera pas la démonstration.
Le deuxième mouvement de la chorégraphie est centré sur quatre danseurs: Odile Azagury, Daniel Larrieu, Anne-Sophie Lancelin et Thomas Lebrun. Musicalement, des partitions vocales de David Lang, compositeur contemporain minimaliste américain, accompagneront certainement cette création du directeur du Centre chorégraphique national de Tours.