L’exposition « Autumn Ramsey » à la galerie Crèvecoeur, à Paris, présente des peintures à travers lesquelles l’artiste américaine explore la perception du corps ainsi que la construction des mythes contemporains.
Les mythes contemporains vus par Autumn Ramsey
La peinture d’Autumn Ramsey se caractérise le plus souvent par la reprise d’images et de figures extraites d’œuvres existantes, de sources culturelles et historiques variées. Ainsi le tableau intitulé The Sphinx est une allusion directe à celui intitulé Œdipe et le Sphinx de Gustave Moreau, œuvre de 1864 dans laquelle le peintre français s’appropriait le célèbre épisode de la mythologie grecque opposant le monstre à Œdipe.
La peinture d’Autumn Ramsey se réapproprie une iconographie connue
L’image ainsi réappropriée et mise en scène par Autumn Ramsey lui permet d’orienter son récit. Parmi ces figures dominent celles de sphinx, d’oiseaux de proies et d’autres prédateurs dépeints en plein acte de domination d’autres animaux. Ces figures animales représentent pour Autumn Ramsey autant des totems de protection que des phallus symboliques, elles renvoient l’artiste à son double statut de prédatrice et de proie, de consommatrice et de productrice et aux rapports complexes qui existent entre ses différents attributs.
La question du corps est au cœur de la pratique d’Autumn Ramsey
Au cœur du travail d’Autumn Ramsey s’impose une réflexion sur la façon dont la civilisation occidentale a fait du corps un objet parmi les autres constituants du monde physique, un élément non rationnel potentiellement perturbateur qui doit être contrôlé. Tout en mettant en lumière le rôle que joue la tradition dans la construction des mythes contemporains, la peinture d’Autumn Ramsey rend compte des notions de race, de genre, d’orientation sexuelle et de classe qui sont nées de la méfiance envers le corps.
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