25/34 Photographes, Ansel Adams, Claude Alexandre, Manuel Alvarez Bravo, Claudia Andujar, Diane Arbus, Neil Amstrong, Richard Avedon, Roger Ballen, Martine Barrat, Gabriele Basilico, Jean-François Bauret, Valérie Belin, Rosella Bellusci, Philip Blenkinsop, Rodrigo Braga, Bill Brandt, George Robert Caron, Henri Cartier-Bresson, Jean-Philippe Charbonnier, Martial Cherrier, Larry Clark, Raphaël Dallaporta, Bruce Davidson, Jean Depara, Raymond Depardon, Philip-Lorca diCorcia, Doctor T, George Dureau, Harold Edgerton, Gilles Ehrmann, Fouad Elkoury, Touhami Ennadre, Elliott Erwitt, Bernard Faucon, Alberto Ferreira, Giorgia Fiorio, Robert Frank, Mario Giacomelli, Ralph Gibson, Nan Goldin, Gotscho, Emmet Gowin, Seymour Jacobs, Claudia Jaguaribe, Michel Journiac, Jürgen Klauke, Les Krims, Oumar Ly, Robert Mapplethorpe, Don McCullin, Duane Michals, Pierre Molinier, Vik Muniz, Ikko Narahara, David Nebreda, Helmut Newton, Pierre Notte, Orlan, Martin Parr, Irving Penn, Pierre & Gilles, Tony Ray-Jones, Rogerio Reis, Bettina Rheims, Marc Riboud, Miguel Rio Branco, Sebastiao Salgado, Andres Serrano, Cindy Sherman, Jeanloup Sieff, Christine Spengler, Hiroshi Sugimoto, Shomei Tomatsu, Pierre Verger, Alain Volut, Weegee, William Wegman, Edward Weston, Joel-Peter Witkin, Bernard-Pierre Wolff
Autour de l’extrême
Mois de la Photo 2010
A l’occasion du Mois de la Photo 2010, la Maison européenne de la photographie présente une exposition consacrée à l’extrême, qui réunit une sélection de 200 oeuvres marquantes de sa collection.
«Le pouvoir symbolique et allégorique de la photographie, aussi bien que son caractère documentaire, nous confrontent à la dimension extrême de la vie qui oscille entre le sublime et l’horreur. Pratique accessible à tous, la photographie nous aide à comprendre que les plus dures épreuves de douleur et de violence peuvent paradoxalement nous conduire vers une expérience existentielle ouvrant, telle une épiphanie, à la perception du sublime. «Autour de l’extrême» renvoie à une des constantes de la création contemporaine qui tend à repousser inexorablement les limites, qu’elles soient sociales, politiques, esthétiques ou scientifiques.
A travers l’oeuvre de photographes internationalement reconnus comme Pierre Molinier, Mapplethorpe, Andres Serrano ou Joel-Peter Witkin, mais aussi à travers le regard de jeunes talents comme le brésilien Rodrigo Braga, ou Raphaël Dallaporta, l’exposition explore tous les territoires du visible, de la conquête de la lune aux conflits les plus récents, en passant par la recherche médicale ou les expérimentations autour du corps et de ses représentations.
Certains travaux sont présentés en série, comme par exemple celui réalisé par Valérie Belin sur les sosies de Michael Jackson, ou le reportage de 25/34 Photographes sur les punks et les skins des grandes villes européennes. D’autres ont été spécialement produits à cette occasion par Alain Volut, Claudia Jaguaribe, Pierre Notte… Tous cependant se répondent ou se confrontent.
Mais rendre visible la transgression, le dépassement, ou l’interdit, c’est paradoxalement les neutraliser et, au bout du compte, les rendre acceptables. Face à l’extra-ordinaire, la photographie a le pouvoir de banaliser le réel. Ainsi, ce qui est donné à voir dans ces images n’est le plus souvent que l’approche de l’extrême, cet «autour» qui le met à distance.
Quand, en 1964, Jean-François Bauret réalise le premier nu masculin pour la publicité, l’image fait sensation. Aujourd’hui reléguée au rang d’icône, elle a perdu — de même que le portrait d’Yves Saint-Laurent réalisé par Jeanloup Sieff — son parfum de scandale. Notre époque qui aime les excès en tout genre, la démesure, le moralement inadmissible, l’horreur, semble avoir épuisé toutes les ressources de l’émotion et du désir de voir.
Rares sont les images, en effet, qui peuvent encore choquer. Dès lors, à travers la collection de la Maison européenne de la photographie qui illustre l’histoire de l’image fixe de la deuxième moitié du XXe siècle, défile non un spectacle du pire, mais une anthologie de l’extrême, une esthétique que seul le balancier de l’histoire pourrait, à un moment ou un autre, refigurer.»