L’exposition « Autoconstriction approximante vibrante réflexe » présente au Carré d’art de Nîmes des œuvres inédites de l’artiste conceptuel mexicain Abraham Cruzvillegas. Des installations qui poursuivent le projet d’« autoconstruction » du plasticien à partir d’objets trouvés dans les rues de Nîmes.
Quand les rebuts du quotidien deviennent des Å“uvres
Sur le plancher, un tas de rebuts de bâtiments et travaux publics : morceaux de palissades en tôle, panneau urbain sur lequel on peut lire « Austerlitz », vieux battants de portes et de fenêtres, tiges métalliques. L’œuvre s’intitule Autodestrucción 3 : Mots et choses. Plus loin, une superposition de portes vitrées et de fenêtres dont l’équilibre semble précaire forme une arcade. A côté sont empilés une valise, un bloc de pierre, une cagette en plastique et un amplificateur. Se succèdent ainsi des agglomérats de déchets combinés selon des agencements précis, qui exploitent les formes, l’occupation de l’espace, la symétrie, la stabilité…
Autoconstruction : les multiples vies des objets
L’exposition s’inscrit dans le concept d’« autoconstruction » qui est au cœur de la démarche d’Abraham Cruzvillegas. Inspiré par l’exemple de ses parents qui ont bâti leur maison à partir de matériaux récupérés, l’artiste a développé l’idée d’une architecture qui illustre le principe naturel de nécessité et d’opportunité. S’intéressant à la façon dont se construit l’individu selon les contextes économique, social et politique, il use des objets en tant qu’illustrations des possibilités de construction et reconstruction d’une entité en fonction d’un contexte.
Les installations d’Abraham Cruzvillegas ici présentées sont inédites et ont été réalisées en lien avec le contexte du musée. Elles se composent d’objets et matériaux abandonnés glanés au hasard des rues de Nîmes. Des éléments parvenus en fin d’utilisation, auxquels elles offrent une nouvelle vie dans un environnement neuf qui entraîne une transformation de leur interprétation. A travers elles se lisent les processus d’interrelations, de déconstruction et de reconstruction qui déterminent les histoires humaines.