ART | EXPO

Aujourd’hui, le monde est mort (Lost Human Genetic Archive)

25 Avr - 07 Sep 2014
Vernissage le 25 Avr 2014

Vers où se dirige cette humanité incapable d’empêcher sa propre destruction au nom d’une croissance aveugle? Guidé par cette interrogation, l’artiste laisse dériver son imagination et sa créativité à la rencontre du passé comme du futur. L’exposition est constituée d’une trentaine de scénarios racontés par différents personnages fictifs.

Hiroshi Sugimoto
Aujourd’hui, le monde est mort (Lost Human Genetic Archive)

À travers une œuvre où la maîtrise technique se double d’une solide armature conceptuelle, Hiroshi Sugimoto (né en 1948, vit et travaille entre New York et Tokyo) explore la nature du temps, de la perception et les origines de la conscience. Parmi ses séries photographiques les plus célèbres, on peut citer les Dioramas (1976-), des photographies, prises dans les muséums d’histoire naturelle américains, d’animaux empaillés mis en scène dans leur environnement habituel, les Theaters (1978-), obtenues en exposant la pellicule pendant l’intégralité de la durée de la projection d’un film, ou encore les Seascapes (1980-) qui capturent l’essence de paysages marins du monde entier en n’en retenant que les éléments fondamentaux, l’air et l’eau.

«Aujourd’hui le monde est mort [Lost Human Genetic Archive]» est une nouvelle facette d’une exposition que Hiroshi Sugimoto élabore depuis une dizaine d’années en juxtaposant ses collections d’objets, provenant d’époques et de cultures disparates, et ses œuvres photographiques. Les objets de sa collection sont «ses doubles» et sont indispensables à l’artiste en tant que sources d’enseignements qui lui permettent de renouveler son art. En se nourrissant de références au roman L’Étranger d’Albert Camus et aux objets ready-made de Marcel Duchamp, l’artiste a mis en scène un monde après la fin de l’humanité: une vision personnelle de l’Histoire vue depuis l’avenir.

L’exposition est constituée d’une trentaine de scénarios, racontés par différents personnages fictifs: un apiculteur, un spécialiste des religions comparées ou encore un homme politique qui choisissent de préserver (ou non), pour le futur, leur patrimoine génétique individuel.

Conçue comme une sorte de ruine en résonance avec l’architecture atypique du Palais de Tokyo, l’exposition est non seulement la plus importante jamais réalisée en Europe par l’artiste, mais c’est aussi un projet unique qui témoigne de son large champ d’activité, depuis la littérature jusqu’à l’architecture. Elle est à l’image de sa tentative de comprendre l’art et l’histoire humaine selon une vaste échelle temporelle qui dépasse largement celle de l’humanité, tout en incluant sciences, religion, économie…

Vers où se dirige cette humanité incapable d’empêcher sa propre destruction au nom d’une croissance aveugle? Guidé par cette interrogation, Hiroshi Sugimoto laisse dériver son imagination et sa créativité à la rencontre du passé comme du futur.

«Imaginer les pires lendemains possibles me procure de grandes joies sur le plan artistique. Les ténèbres du futur éclairent mon présent, et la prescience d’une fin à venir est garante de mon bonheur de vivre aujourd’hui. On trouvera dans cette exposition les pires scénarios nés de mon imagination, concernant l’avenir de l’humanité. Il revient aux jeunes générations de prendre toutes les mesures possibles pour que cela ne devienne pas réalité. Je choisis quant à moi de donner libre cours sans réserve à mes intuitions d’artiste. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas garder espoir en l’avenir. Je laisse au dernier survivant le soin de consigner le déroulement réel de la fin du monde et de préserver les gènes de l’espèce humaine, soit en se transformant en momie, soit en conservant ses gènes dans une éprouvette, ou bien encore en transmettant une carte Adn de son génome.» Hiroshi Sugimoto

Commissaire: Akiko Miki

Vernissage
Vendredi 25 avril 2014

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