Yuri Albert, Victor Alimpiev, Peter Belyi, Olga Chernysheva, Nicolas Floc’h, Benoît-Marie Moriceau, Jean-Luc Moulène, Pascal Pinaud, David Ter-Oganian, Kristina Solomoukha
Au présent
Dans le cadre de l’année France-Russie 2010, initiée par CulturesFrance, une collaboration s’engage entre le Centre national d’art contemporain de Moscou (NCCA), le Fonds régional d’art contemporain Bretagne et le centre d’art passerelle à Brest.
Ce partenariat donne lieu à la production de cinq expositions, dont trois présentées simultanément et sur deux sites à Moscou durant le mois d’août 2010, les deux autres au centre d’art passerelle à partir du mois d’octobre 2010
« Au présent », troisième volet du projet, réunit dix artistes, issus ou proches des collections du NCCA et du Frac Bretagne.
Russes ou français, ils occupent stratégiquement le champ de l’art pour travailler le tissu d’un présent qu’ils n’ont pas décidé de subir mais de construire. De générations différentes, chacun d’eux hérite d’une histoire qui n’est pas seulement celle de l’art, chacun d’eux habite son époque, conscient de ce qu’elle profile des manières d’être et d’agir.
En investissant des questions différentes: celle de l’histoire et de la mémoire, celle de la réalité perçue et représentée, celle du rôle et des moyens d’action de l’art, ils cultivent des dimensions inédites du présent.
Les œuvres de Yuri Albert éprouvent les données du système de l’art –ses procédures, ses marges de manœuvre et ses protagonistes– dans des dispositifs au cœur desquels se trouve le regardeur. La fonction de l’œuvre s’y met en jeu.
Jean-Luc Moulène travaille à déjouer les codes de la publicité et du marketing qui régissent notre système visuel et formatent notre regard sur les images et les objets.
Peter Belyi cherche à créer des structures capables de donner forme à une conscience de l’histoire qui habite le présent.
Tandis que les installations de Kristina Solomoukha recomposent notre environnement urbain dont le paysage n’est plus seulement géographique mais social, politique et économique.
Que faire dans ce contexte David Ter-Oganian, lui, s’est engagé dans l’action. Sur le mode contestataire, ses installations et interventions soutiennent des positions de désobéissance civique, de revendication et de résistance à la passivité.
Pour Nicolas Floc’h, l’acte artistique est l’occasion d’infiltrer les circuits économiques (pêche, industrie, agriculture,…) d’investir le domaine du design, de la danse, ou de revisiter des moments de l’histoire de l’art. Pour d’autres, les stratégies consistent à fouiller l’ordinaire du quotidien.
Pascal Pinaud pense qu’il abrite formes les plus élaborées de l’art. Ses œuvres, polymorphes, créent des situations inédites où les gestes populaires et les pratiques artisanales ou industrielles s’articulent aux discours savants de l’histoire de la peinture moderne et contemporaine.
Olga Chernysheva filme, photographie et peint les scènes ordinaires de la vie en Russie; elle cherche à saisir la dimension narrative de ces fragments de réalité que le hasard scénarise.
Benoît-Marie Moriceau, lui, provoque le hasard et la surprise: ses interventions modifient la perception convenue que nous avons d’un espace donné, lequel est perturbé par des leurres ou des aménagements incongrus.
Quant à Viktor Alimpiev, il s’intéresse à des micro-événements en peinture, et à l’infra-mince des relations humaines dans ses vidéos. Celles-ci mettent en scène des groupes unis par des mouvements mécaniques qui ouvrent cependant un espace où s’expriment authenticité et spontanéité.