Fouad Bouchoucha, Stéphanie Cherpin, Valère Chanceaulme De Sainte Croix, Sandro Della Noce, Yann Gerstberger, Benjamin Marianne, Alice Planes, Bruno Sedan, Géraldine Py, Roberto Verde
Au fil de la bave
La scène est à Marseille. Certains protagonistes sont présents, d’autres non.
Au fil de la bave.
C’est quoi ce titre?
Je voudrais mettre en avant la pièce la plus discrète, apparemment la moins à sa place dans une galerie — et finalement la plus sale.
Ben ouais d’accord mais c’est quoi le lien avec les autres pièces?
Je sais pas moi, sortez des titres…
Théâtral: «Etre cannibale pour combattre le néant» (Rires)
On oublie.
Le même, inspiré: ou alors: «Les Loups blancs»
Ça fait nom de groupe ringard qui répète dans une cave depuis 20 ans…
Ouais, enfin l’avantage du ringard, c’est que c’est pas branché — bon, on passe.
Cultivé: «Un moment agréable sur la planète»?
On va pas mêler Oppenheim à nos histoires; une prochaine fois peut-être.
Didactique: «A l’origine du fil de bave»
Prosaïque: Trop didactique.
Fatigué: C’est nul…
Soudain, inspirée: le fil conducteur: c’est la bave, l’envie incontrôlable que peuvent inspirer vos sujets, vos images, vos formes, les Bugatti, les mamelles goûteuses, le cul de Grace Jones et les cuisses fuselées, ou offertes — et en face quelqu’un, le cheveu ébouriffé, la langue pendante, collée au sol par un fil de bave…
Dubitatif, et essentialiste: euh… et l’Art dans tout ça?
Sibylline : Nous dirons qu’il s’agit d’un art subtil qui va de la bave au menton à la sueur du front.