Présentation
Érik Samakh
Au bord de l’eau
Dans la grange de Maubuisson, Le vaisseau introduit un monde aquatique en faisant vibrer les lumières, les matières et les rythmes. Au fond du parc, des flûtes accrochées aux arbres émettent une musique éphémère et aléatoire. Les installations présentées dans l’aile orientale du monastère prolongent cette promenade initiatique : une ’impressionnante Pièce d’eau noire magnifie l’architecture gothique de la salle des religieuses ; une pulsation régulière agite un épiderme de batracien au fond du Puits de lumière projeté sur la voûte de l’antichambre ; au-dessus du canai des latrines, deux grilles ajourées et un éclairage judicieux amplifient jusqu’au merveilleux les mouvements de l’eau – dans le parloir, Quatre cannes sonores en aluminium thermolaqué équipées de sifflets diffusent des bruits qui sont comme autant de conversations secrètes ; enfin, dans l’ancien passage entre cloître et jardin, la vidéo des Rêves de Tijuca, après la tempête et graines de lumière, qui donne à voir l’expérience menée à Vassivière, renvoie à la dimension sociale de l’œuvre d’Érik Samakh.
Loin d’opposer nature et culture, il arpente un chemin singulier qui les réconcilie, il conjugue les éléments glanés dans le monde animal ou végétal avec des dispositifs techniques très élaborés. Ce jeu de maître-illusionniste l’aide à réactiver, chez les hommes, des souvenirs archaïques sinon des archétypes. Loin de vouloir sacraliser l’environnement, son art écologique est un art de la sym biose.
Ouvrage publié à l’occasion de l’exposition d’Érik Samakh présentée à l’abbaye de Maubuisson du 29 mars au 28 août 2006.