Communiqué de presse
Kacem Noua
Atmosphère atmosphère
En 1981, après avoir suivi l’enseignement de l’École Nationale des Beaux-Arts de Lyon, Kacem Noua réalise ses premières peintures : des traces de pinceaux reproduites en grand format. Ces « silhouettes » en contreplaqué recouvertes d’un enduit modelé et peint de couleurs comme sorties du tube semblent adhérer à la surface du mur par leur planitude. Les traces de pinceau dessinent des circonvolutions en spirales et en arabesques qui simulent une profondeur, un espace.
En 1983-1984, Kacem Noua ajoute à ses peintures des blocs à l’aspect minéral qui s’enchevêtrent aux arabesques et spirales. A la suite de deux années passées à New York, il abandonne sa gestuelle picturale pour évoquer des minéraux aux formes découpées et sculpturales. Il introduit la transparence des volumes et sa palette évolue vers l’usage de gris nuancés. Après un retour à la couleur, il revient à la fin des années 90 à une picturalité plus simple et tout en nuance où ne s’opposent plus que le blanc et la couleur propre du bois qu’il n’a cessé d’utiliser en support. Cette révélation du fond permet par un jeu de trompe-l’oil d’obtenir une structure qui ne cesse de se mouvoir, flottant sur l’espace blanc du mur. Dans ses oeuvres récentes, la touche extrêmement subtile, obtenue par l’apposition de fines couches successives d’acrylique, donne à celles-ci une fluidité et une légèreté qui lui permet non plus de se détacher du mur mais d’y pénétrer dans un aller-retour
incessant.
Avec « Atmosphère atmosphère », Kacem Noua expose au Centre d’Arts plastiques ses tous derniers travaux, réalisés de 2004 à 2007.
Comme il l’explique dans un entretien avec Jean-Philippe Antoine, professeur d’esthétique à Lyon III : « Ce nouvel ensemble de travaux n’est pas vraiment une rupture, il reprend des problématiques qui existaient dès le début de mon travail. La question que je me posais et que je me pose encore aujourd’hui est celle du sujet de la peinture […] Il est là aussi question d’image, mais d’une façon autre que dans la peinture d’histoire ou dans le portrait. Benjamin Buchloh dit des toiles de Mondrian qu’elles pouvaient être comprises comme des modèles sociaux pour un monde égalitaire et sans hiérarchie.
Voilà un principe fondateur que je m’applique à respecter. L’autre principe fondateur essentiel est que je continue d’élaborer chacune de mes propositions peintes comme des « exercices de musculation oculaire », quelque chose qui installe le doute quant à l’identité de ce que l’on regarde. »