Ateliers 02

Florian Gilbert, Lucie Le Guen, Pauline Papail, Eva Reboul, Etienne Szinte
Ateliers 02. L’art rencontre l’artisanat

La Galerie Mica, L’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne et l’Association Libre Art Bitre présente l’exposition «Ateliers #2». Elle est le fruit de la rencontre entre les étudiants de l’Ecole Européenne Supérieure d’Art de Bretagne et Artisans LAB, un réseau d’entrepreneurs breton accompagnant divers projets artistiques.

En réunissant art et artisanat, l’exposition propose une autre façon d’appréhender l’art. Ayant pour volonté première de développer l’éveil culturel en faveur de la création contemporaine, l’association Libre Art Bitre (LAB) permet aux étudiants de l’EESAB en 3e, 4e et 5e années (option Art et Design) de découvrir le savoir-faire d’artisans avec à la clé, le développement de leur professionnalisation et la production d’œuvres collaboratives.

Sous la direction, de Christelle Familiari, artiste enseignante à l’EESAB de Rennes et de Michaël Chéneau, directeur et fondateur de LAB, les étudiants sont allés à la rencontre de l’Atelier du Doreur (dorure à la feuille), la Tournerie du Plat d’Or (bois tourné) et Prototype Concept (ébéniste) et présentent ici les différentes productions résultant de ces collaborations.

L’Å“uvre de Florent Gilbert s’intéresse aux feuilletages qui composent une stratification. Il s’agit d’une surface blanche avec du bois où les matériaux qui la composent se révèlent de différentes manières. On cherche l’effet de surface mis en place par le designer d’objet ou le régisseur consciencieux qui prépare son mur avant l’arrivée d’une exposition. Ce tableau intervient comme un rappel des différentes stratifications qui se révèlent ou se cachent dans nos usages quotidiens.

Celle de Lucie Le Guen revisite le miroir à cadre en bois doré à la feuille. La feuille d’or n’est pas seulement décorative, elle est aussi un excellent réflecteur de lumière et conducteur d’électricité. Il suffit d’effleurer la dorure du miroir avec la main, pour qu’il émette une lumière qui éclaire le visage. L’artisanat et l’électronique employés dans ce projet prouvent leurs hybridations possibles et une valorisation mutuelle.

Ladap’table de Pauline Papail est une table qui s’adapte aux interactions entre les individus dans l’espace en se basant sur le concept de la proxémie. Ce dernier se définit par la distance physique qui s’établit entre des personnes prises dans une interaction variant selon les cultures et les lieux où l’interaction se déroule. Composée d’unités circulaires encastrables, elle présente différentes configurations aussi bien collectives qu’individuelles.

Basée sur la question du potentiel, et maîtrisée par la seule force imprévisible du vivant, la pièce progressive d’Eva Reboul implique celui qui en a le soin autant que le spectateur dans un protocole inhérent avant tout à une logique de l’organique: suivre les changements d’états contenus dans l’essence même du corps organique, qui agira vers une détérioration ou une ré-activation de lui-même. Ces pommes de terres dorées à la feuille d’or se situent entre l’artefact et l’être végétal. Il s’agit ici de rendre compte d’un lent retour à la poussière, un retour à la terre: une conséquence immanquable.

La réalisation d’Etienne Szinte consiste en deux anneaux de bois suspendus par un système de corde relié à l’aide d’une pièce métallique. Considérant le potentiel esthétique des anneaux d’agrès, l’artiste détourne ici la typologie de cet instrument sportif en transposant la forme dans un contexte domestique. Cette sculpture conserve des propriétés fonctionnelles puisqu’il s’agit là d’un porte-manteau pouvant soutenir tous types de vêtements.