Joyce Pensato
Ask Joey
La galerie Anne de Villepoix présente la quatrième exposition personnelle de Joyce Pensato, peintre née à Brooklyn, où elle vit et travaille.
Combinant le style sauvage du graffiti au geste de l’action painting et la picturalité de l’expressionnisme abstrait au dessin pop, Joyce Pensato investit et détourne l’imaginaire du cartoon américain. Mickey, Donald, Felix le chat, Homer Simpson ou Stan de South Park, toutes ces figures familières sont triturées, déformées, réduites à leur plus simple expression par de grands traits qui sont autant de balafres sur ces icônes enfantines — images hybrides, transgressives, bipolaires, à la fois effrayantes et amusantes.
Composés uniquement de peinture émaillée noire et blanche, tout en coulures et éclaboussures, ses tableaux gardent la trace du corps à corps de l’artiste avec la toile: issue de l’expressionnisme abstrait (elle a notamment travaillé avec Joan Mitchell), les gestes de Pensato renvoient à cette violence élégante, à cette fondamentale énergie new-yorkaise des œuvres de Franz Kline ou Willem de Kooning.
Destruction hilare des stéréotypes du «cute» et de l’innocence, les œuvres de Joyce Pensato investissent l’envers du décor, l’impensé de la mass-culture. Parodies grinçantes et angoissantes, expressionnistes et politiques, pleines d’humour et de dérision, elles nous renvoient à nos peurs enfantines et réfléchissent une société américaine schizophrène, à la fois infantile et monstrueuse, où la sentimentalité le dispute au cynisme, et où l’entertainment n’est pas si innocent que ça… Ce que Henry Miller appelait le «cauchemar climatisé».
Project Room: Adel Abidin
La galerie Anne de Villepoix présente pour la première fois une vidéo d’Adel Abidin, artiste multimedia né en 1973 à Bagdad, qui vit et travaille en Finlande depuis bientôt dix ans.
«Dans ma pratique artistique je me concentre sur des problèmes tels que l’aliénation culturelle et la marginalisation. L’humour et l’ironie ont une place prédominante dans mon langage.» Adel Abidin
«L’art reflète la vie dans toutes ses dimensions. Un des potentiels apaisant et libérateur de l’art est sa capacité appréhender la réalité en combinant des choses qui normalement ne vont pas ensemble, en ouvrant de nouveaux et imprévisibles points de vue qui permettent de lever nos blocages, que ce soit à propos de la guerre ou du rôle des des hommes et des femmes dans la société.
C’est précisément ce que les œuvres d’Adel Abidin font. Elles découvrent de surprenantes prespectives sur la réalité aussi bien en Irak qu’en Finlande, pour finalement aboutir à d’universelles théories à propos de la subjugation, de la souffrance et de la responsabilité.» Mikko Oranen, MA, Curator, Kiasma.