Siobhan Liddell, artiste britannique établie depuis une quinzaine d’années à New York, présente une nouvelle série de sculptures et de peintures donnant naissance à un parcours poétique qui investit l’espace de la galerie. Il faut ici prendre son temps, contempler pour se laisser imprégner par un langage sensible, tout en retenue.
Au sol, de petites caisses en céramique blanche sont comme des fenêtres ouvertes sur des mondes miniatures. Rainbow Body, Prayers, Baby Foot, etc., sont autant de sculptures en forme de boîtes dont les pans ouverts sur le dessus laissent entrevoir leur contenant : objets et personnages aux formes simples et épurées. Ces petites sculptures, blanches elles aussi, mettent en scène des personnages, des objets comme les crânes et les couteaux, ou parfois des formes plus abstraites.
La trace des mains qui ont donné forme aux petites créatures d’argile est patente. Si au sol tout est matière, aux murs c’est le bleu du ciel qui domine sur des toiles où, ici et là , volent des oiseaux aux ailes déployées. Bouddhiste dans l’âme, Siobhan Liddell fait appel à la symbolique de l’oiseau de proie : c’est celui qui renouvelle les corps, il se nourrit de la chair des cadavres et les fait renaître dans un cycle nouveau.
Ascèse et contemplation sont constitutifs de cette série, réalisée après une retraite silencieuse de l’artiste. Avec une grande simplicité de moyens, Siobhan Liddell réussit à faire vibrer, en toute subtilité, un monde sensible. Dans la lignée de son travail sur la lumière et les variations de couleurs qui se reflètent sur la matière blanche, elle opère un travail sur le geste, la position du regard et les correspondances entre terre et ciel, matière et spiritualité.