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As above, So below

Les dessins et sérigraphies de Will Sweeney forcent le visiteur à arrêter sa course folle et à se pencher sur le papier pour y déceler l’infime mais primordial détail de l’histoire dessinée là.
Ils nous plongent dans un univers surréaliste d’êtres cyborg, mi-vivants mi-mécaniques, dont les cerveaux sont exposés à la lumière, sans la protection coutumière de notre boîte crânienne. Une forme de mise en péril de notre intelligence, ou de mise à nu. On l’interprètera comme on voudra.

Entre bande dessinée géante et exposition d’œuvres ayant une vie propre, la suite de dessins et de prints nous dirige un peu, d’une scène à une autre, dans une progression fantasmagorique, où les réunions des ambassadeurs intergalactiques (The Ambassador’s Reception) suivent de près les états de crise (Omnagonic Harmony) extraordinaires.
Nous suivons un être précisément, ou un monstre aux airs de héros en mission (What We Do Is Secret). L’expérience est unique, la série nous entraîne dans l’univers onirique du personnage, jusqu’à nous y inclure complètement et nous procurer le plaisir d’être là. Un plaisir, non seulement, de situation nous envahit, comme un retour en enfance, comme une visite guidée dans un cerveau à l’imagination virevoltante, mais aussi un plaisir esthétique dans la contemplation de ces dessins à la technique implacable.

As Above So Below
, donnant son nom à l’exposition, est une lande dévastée, dans laquelle gît une carcasse d’avion, un paysage sous-marin sans doute, envahie de coraux rouge sang. La végétation marine prend le dessus sur les débris, et crée une atmosphère entre l’état de désespérance et la possibilité de résistance, par la guerre, la force, ou l’humour, un brin psychédélique sans doute…

Et cet humour est omniprésent chez Will Sweeney, dans la rencontre de deux univers notamment: notre réel et notre imaginaire. Dans Inspector Humunculus, présenté sous la forme d’une bande dessinée, des êtres humains, ou semi-humains, se rassemblent dans un lieu apparemment branché et bondé, où finalement le «dieu Humunculus» jette pour une foule d’hommes amassée là. La machine donne le rythme à l’homme, elle donne cette «vibe» indispensable à l’existence, et à tout étant.

L’art de Will Sweeney est imprégné de sonorités, de références aux onomatopées et phrases mythiques du cinéma de science fiction, et au monde musical.
Au Lazydog, on peut entendre Birdy Nam Nam. The Parachute Ending, le clip réalisé par Will Sweeney reprend ses figures fétiches, hommes sans boites crâniennes, univers un peu déserté, intersidéral, planètes et contrées inconnues, atmosphères insolites entre noir et rouge. Comme un paysage de désespoir mais dont le rythme apporte une gaîté, qui viendrait de partout à la fois et pourtant indéfinissable. Une énergie mi humaine mi-machine.

Liste des œuvres (non exhaustive) :
— Will Sweeney, Corsican Stone Tomb., 2009. Dessin à l’encre au pinceau,
— Will Sweeney, Omnagonic Harmony, 2009. Dessin à la plume à l’encre, 31,8 x 34,3 cm.
— Will Sweeney, Teleport Machine, 2009. Dessin à la plume à l’encre, 30 x 22,2 cm.
— Will Sweeney, Inspector Humunculus, 2010. Impression numérique, 60 x 80 cm.
— Will Sweeney, The Parachute Ending, 2009. Clip video, 3’19.

Liste de publication
:
Will Sweeney, As Above So Below, 2009, Nieves ed., Suisse.

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