Arturas Bumsteinas / Rainier Lericolais

Communiqué de presse
Arturas Bumsteinas, Rainier Lericolais
Arturas Bumsteinas / Rainier Lericolais

C’est pour accompagner la multiplication des pratiques musicales et sonores dans l’école, ainsi que les acquisitions de la bibliothèque dans ce domaine, que nous avons souhaité créer un événement autour d’œuvres et d’artistes rendant la musique visible.

Arturas Bumsteinas et Rainier Lericolais, que l’on dira facilement artistes et/ou/mais encore/ musiciens travaillent l’un et l’autre sur une perspective historique de la musique. Leur culture musicale est employée à la fois comme une matière plastique et un domaine de savoirs imbriqués, enraciné dans l’histoire musicale comme dans son imagerie, ses mythes.

Arturas Bumsteinas dit de lui qu’il est un « filtre ». Il dit aussi séparer nettement ses œuvres plastiques de son travail musical (il termine un Master de composition à la Lithuanian Academy of Music and Theater, a une symphonie en cours, et présente ses œuvres électroacoustiques à travers le monde). Son savoir musical détermine pourtant presque entièrement la nature de ses pièces. Ses œuvres sont des transcriptions, au sens musical du terme (depuis une partition ou effectuées « à l’écoute »), qui représentent l’espace particulier de la compréhension musicale, la sienne. Il lui donne une forme qu’il accompagne, pour nous diriger, de textes et de protocoles qu’il a établis pour sa réalisation. Wagner y est traduit, avec beaucoup de précision, en une équivalence en poids « maniables » (Weightshift), la première partition électronique écrite détermine une nouvelle interprétation de très classiques recettes de cocktails (Stockhausen’s Cocktail Bar Menu), et la recette fictive d’une chanson de Bruce Hack donne lieu à la cuisson d’une série de pains de bois (mais peut-être surtout de paroles : Wooden Bread)…
Les œuvres de Rainier Lericolais disent elles aussi quelque chose de l’audition musicale, de l’immense désir qui emplit le cœur du mélomane. Ses pièces musicales ont une dimension véritablement sentimentale, employant sans embarras telle séquence musicale émouvante à coup sûr, telle autre universellement aimée, et sachant rendre un hommage bruyant, plaqué, sur un bout de Schubert qu’il affronte avec amour. Ses peintures, d’autre part, portraits emblématiques, sont à la fois des hommages et des visions, des « tributs » à la qualité toute particulière des musiciens. Ces figures détrempées ne sont pas véritablement des idoles, mais peut-être une tentative de contact avec ceux, celles, dont le corps, puis l’image, incarnent la musique. Qui aime la musique, qu’il la connaisse ou non, est bouleversé (il faut voir son portrait d’Elisabeth Schwartzkopf) par l’apparition de ce regard sûr, propre au musicien accompli, persistant à travers les écoulements d’encre qui la redessinent. On retrouve ailleurs ce rapport à la matérialité de la musique dans les « Partitions » et les disques d’aluminium, qui saisissent de ce qui ordonne la musique, au-delà de la composition elle-même, à travers l’apparence quotidienne des objets qui la diffusent.

Artistes
Arturas Bumsteinas
Né en 1982. Vit et travaille à Vilnius et Varsovie

Rainier Lericolais
Né en 1970. Vit et travaille à Paris