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Arts primitifs. Regards civilisés

Avec précision, sans passion ni ethnocentrisme, Sally Price définit la nature du regard que nos sociétés occidentales portent sur l’art primitif. Au fil des pages, le mérite de l’auteur est de démontrer que la sensibilité esthétique consciente, explicite et fortement sophistiquée, n’est pas une exclusivité du monde civilisé.

Information

Présentation
Sally Price
Arts primitifs. Regards civilisés

En 1989 paraissait aux États-Unis ce livre de Sally Price que l’École nationale supérieure des beaux-arts eut l’heureuse initiative de traduire et de publier en France en 1995. Le livre fut un évènement. Il mettait à plat, en toute transparence, le statut que revêtait alors l’art dit «primitif» aux yeux de la majorité des publics «éclairés» de l’Europe occidentale et des États-Unis. Par «art primitif» on désignait alors — et encore aujourd’hui — les œuvres d’artistes appartenant à des sociétés d’Afrique, d’Océanie, d’Amazonie, voire de quelques tribus de Sibérie ou d’Asie du Sud-Est auxquelles on rajoutait sans problème l’art des Inuit (qu’on appelait autrefois «Eskimos»).

Dans ce livre, devenu un best-seller et ici entièrement réactualisé en version poche, Sally Price, ethnologue et historienne de l’art, s’appuie sur une enquête menée auprès de conservateurs de grands musées, de collectionnaures privés, de marchands d’art et d’ethnologues. Elle prend en compte les travaux de critiques d’art comme William Rubin, Kenneth Clark, Henry Kamer ou René Huyghe.

Sally Price approfondit le débat sur la notion objet d’art — objet ethnographique en expliquant les mécanismes multiples — des stratégies d’acquisition aux modèles d’interprétation — qui ont mis en place la déshumanisation de l’Art primitif et de ses créateurs. La lecture de ce texte s’impose pour comprendre les enjeux actuels et le regard porté sur ces arts dits «primitifs». Le succès populaire du musée du quai Branly rend encore plus pertinents ses analyses et commentaires qui dressent un tableau de ce que Malraux appelait les «arts primordiaux».

SOMMAIRE
— Préface de Maurice Godelier
— Introduction
— La mystique du connaisseur
— Le principe d’universalité
— La part obscure des hommes
— Anonymat et intemporalité
— Jeux de pouvoir
— Œuvres d’art et artefacts ethnographiques
— De la signature au pedigree
— Un cas concret
— Conclusion
— Postface
— Leçon de Federico Zeri
— L’art des «sauvages» et l’arrogance occidentale

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