— Éditeur : Larousse, Paris
— Collection : Comprendre et reconnaître
— Année : 2003
— Format : 25 x 14,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 239
— Langue : français
— ISBN : 2-03-505196-7
— Prix : 27 €
Introduction
par Florence de Mèredieu (extrait, p. 12-13)
Le champ ici étudié (art vidéo, art par ordinateur, installations multimédias, imagerie numérique, mondes virtuels et interactivité, cd-roms d’artistes, réseaux et art sur le net) nous fera traverser l’ensemble des technologies de pointe qui ont marqué le développement de la seconde moitié du XXe siècle, l’art vidéo étant apparu dans les années 1960 et l’art par ordinateur (plus tard suivi de l’image 3D) dans le courant des années 1970. Mais c’est aussi tout un pan de l’histoire de l’art de l’après-Seconde Guerre mondiale que nous rencontrerons. Avec, en particulier, l’invention du happening, de la performance et la mise au point de l’installation. Ces diverses structures marquent, en effet, fortement l’art vidéo et s’imposent aujourd’hui de plus en plus dans les arts multimédias.
Art vidéo et art par ordinateur proviennent de deux techniques distinctes et se sont d’abord développés de manière indépendante. Ils ont cependant très vite été amenés à fusionner ou se compléter. D’où la multiplication, à partir du début des années 1990, de productions hybrides, constituées d’images issues de sources diverses (analogiques, digitales) et dont on ne sait plus toujours (à l’arrivée) quelle est la provenance exacte.
La lisière est de plus en plus mouvante entre les différents arts — peinture, sculpture, installation, photographie, performance, etc. Ceux-ci viennent se frotter et se nourrir en permanence aux nouvelles technologies. Ces modifications structurelles ont été accompagnées d’une redéfinition du concept même d’art, celui-ci pouvant s’annihiler jusqu’à « rejoindre la vie », se transformer en art sociologique ou bien emprunter les chemins de la contestation et de la lutte politique. Le secteur de la vidéo militante fut, à cet égard, très important et beaucoup d’artistes firent de la vidéo un instrument de leurs luttes. Les artistes féministes furent très représentatives de ce courant et les femmes sont aujourd’hui particulièrement actives dans le champ des arts technologiques.
(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Larousse)
L’auteur
Florence de Mèredieu, maître de conférences à l’université de Paris I, enseigne la philosophie de l’art et l’esthétique. Spécialiste de l’art moderne et contemporain, elle est l’auteur de plusieurs essais : Histoire matérielle et immatérielle de l’art moderne (Bordas, 1994 ; Larousse, 1999), André Masson, les dessins automatiques (Blusson, 1989), Le Dessin d’enfant (Blusson, 1990), Sur l’électrochoc, le cas Antonin Artaud (Blusson, 1996), Kant et Picasso, le bordel philosophique (Jacqueline Chambon, 2000), Duchamp en forme de ready-made (Blusson, 2000). Elle a collaboré à de nombreuses revues (Artpress, la NRF, Communications, Parachute, etc.) et contribué à des ouvrages collectifs : Peter Greenaway (Dis Voir, 1987), Danse et Pensée (Germs, 1993), Le Siècle rebelle (Larousse, 1999), Gutai (Blusson, 2002), etc.