L’exposition « Artist Impression » à la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, à Paris, rassemble des œuvres récentes de Gilles Barbier : des séries de peintures et de sculptures qui sont le fruit de véritables programmes conceptuels.
« Artist Impression » : la vue d’artiste, entre science et art
Le titre choisi pour cette exposition, « Artist Impression » est le terme anglais pour ce qui est désigné en français par « vue d’artiste », à savoir des dessins qui sont réalisés dans le domaine scientifique pour représenter par l’image des concepts ou des éléments qu’il n’est pas possible de photographier, parce qu’ils sont invisibles, trop petits, trop lointains, trop anciens, ou bien parce qu’ils n’existent pas encore. La représentation de ces sujets scientifiques dont il n’est pas possible d’obtenir une reproduction mécanique est donc confiée à des artistes.
La notion de vue d’artiste est porteuse de nombreuses ambiguïtés qui trouvent un écho dans l’œuvre de Gilles Barbier. Les vues d’artistes forment un secteur à part dans le champ de la fiction puisqu’ils relèvent à la fois d’une construction mentale du réel qui est très rigoureuse et conceptualisée et de l’imagination. Cette dualité correspond parfaitement à la démarche artistique de Gilles Barbier.
Les œuvres de Gilles Barbier se déclinent en séries interconnectées
Le titre de l’exposition est aussi celui d’une série de peintures, Artist Impression, dans laquelle Gilles Barbier s’est à son tout lancé dans la réalisation de vues d’artistes, à sa manière. Utilisant un logiciel en ligne qui génère des noms de planètes, il a établi une liste de planètes imaginaires telles que Gorgona Prime, Bellaqua et Gamma Ecliptis, qu’il a représenté au marqueur peinture, à la peinture en bombe et à la gouache sur calque polyester, en se laissant inspirer par les histoires, textures, configurations et luminosités que les noms évoquaient. Il en a fait de même avec un générateur de noms de vaisseaux spatiaux.
Les œuvres de Gilles Barbier ont pour constance de résulter d’énoncés et de programmes inventés par l’artiste, dont elles déclinent l’idée à travers plusieurs séries. Elles sont toutes interconnectées, une série donnant souvent naissance à une nouvelle. Ainsi la série Artist Impression découle-t elle d’une des peintures de la série Ce qui est sorti du chapeau aujourd’hui qui décline une collection de divers couvre-chefs, dont jaillissent toutes sortes d’objets. Enfin, une nouvelle série intitulée Lettres aux extraterrestres est composée de tableaux aux motifs rigoureux mais abstraits, potentiellement déchiffrables par des extraterrestres pour lesquels ils seraient signifiants.
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