Emmanuelle Villard
Artifici finti
Le masque de la drag queen vise à faire disparaître l’homme qu’«elle» est en profondeur. Mais personne n’est dupe. En dépit de l’exubérance féminisante savamment orchestrée, «elle» reste un homme.
Sur ce mode, Emmanuelle Villard maquille ses Å“uvres comme si elles devaient s’adonner à une sorte de racolage. Comme si peindre, c’était feindre.
Pétri d’histoire, de problématiques et de références picturales, le travail d’Emmanuelle Villard est très lié à son époque et à son contexte. Et à la façon dont l’artiste perçoit la société d’aujourd’hui comme une société dominée par les valeurs du pouvoir, du luxe, et de l’apparence, et où, en art même, prévaut la valeur marchande.
Mais ce monde futile et superficiel du «faire semblant», génère symétriquement autant de nostalgie, et d’idéaux ambivalents de pureté.
Emmanuelle Villard fait de ces paradoxes et problématiques le fil de son travail, entre séduction et répulsion.
L’ambiguïté, elle l’exprime en adoptant pour matériaux les objets mêmes du faux-semblant, de l’artificiel et du superficiel: strass, perles, bijoux en toc, paillettes, miroirs déformants… Tout ce qui brille et peut attraper l’œil.
Les Å“uvres parfois baroques, souvent décadentes, toujours complexes, et à la surface un peu trop brillante, d’Emmanuelle Villard sont autant de feintes, d’acides caricatures: des images déformées et brouillées de nous-mêmes et du monde.
Simultanément
Artifici finti 02
Abbaye de Maubuisson, Saint-Ouen-l’Aumône (Site d’art contemporain en Val d’Oise)
30 novembre 2011-28 mai 2012