En continu

L’exposition « En continu » à la galerie Béa-Ba, à Marseille, dévoile une nouvelle série de tableaux d’Arthur Aillaud qui, à travers la peinture, tisse des liens entre le travail intellectuel, manuel et artistique, et entre le passé et l’avenir.

« En continu » : peintures d’Arthur Aillaud à la galerie Béa-Ba

Sur les murs de la galerie se déploie un ensemble de tableaux de format identique, en un accrochage linéaire mais rythmé. Le format unique, la touche picturale similaire et la récurrence de motifs comme la main, le geste et des dalles architecturales sont autant d’indices d’une volonté d’homogénéisation, malgré des sujets apparemment différents.

Ici, un archéologue fouille la terre, là, c’est un autre personnage non identifiable qui semble également remuer le sol à l’aide d’un bâton, ailleurs une main, gantée ou non, manie un pinceau et deux autres mains manipulent des fragments qui pourraient être ceux de pièces anciennes découvertes par l’archéologue. De tableau en tableau, le regard circule au gré des associations d’idées et des échos.

Les tableaux d’Arthur Aillaud se lisent en continu

Les liens suggérés par Arthur Aillaud entre ses différents tableaux ne sont pas purement formels : c’est bien la main du peintre, par ses élans propres, qui les relient et cette main peignant la toile est mise en abîme à travers celle de l’archéologue et celle de l’ouvrier.

Ainsi dialoguent trois figures incarnant le savoir, la technique et l’art et suggérant des passerelles entre ces trois facettes. Des passerelles également jetées entre le passé et le futur : des dalles modernes évoquent des vestiges antiques et des bâtiments en construction d’anciens temples. Par touches subtiles, Arthur Aillaud offre une description du présent qui est celle d’une permanence.