Lupo Borgonovo, Luca Francesconi, Sonia Kacem, Emanuele Marcuccio, Katja Novitskova, Timur Si-Qin, Anicka Yi
Art of Living (Goodbye Blue Monday)
Cette exposition est une adaptation. Ou plutôt, cette exposition est un prétexte. Un prétexte pour parler d’autres choses, et quand nous parlons de «choses», il faut entendre tous les objets de notre vie: objets avec lesquels nous avons vécu, objets que nous avons observés, devenus matière à réflexion, utilisés et réinjectés — comme partie matérielle du «monde» — à l’intérieur des Å“uvres. On pourrait la résumer ainsi, avec une explication «existentielle» du matérialisme brut, tirée du préambule du Déjeuner des champions de l’auteur américain Kurt Vonnegut.
Les dessins inclus dans ce texte sont du célèbre auteur, membre de l’«American Academy of art and science» et du «National Institute for Arts and Letters». Il est intéressant de souligner que sa production traite de thèmes simples, et fait référence à des genres souvent considérés comme «mineurs», comme la science-fiction (nous devrions plutôt parler de surréalisme). Elle a toujours été cependant une tentative d’élever le débat à travers des événements de la vie de chacun, aussi abstraite et excessive soit-elle.
A son origine, ce projet se propose de porter des morceaux de vie, vécue ou mentale, et d’organiser une exposition où les Å“uvres sont composées d’objets du réel. Ces dernières proposent alors au regardeur un «imaginaire» et donc un «champ sémantique ouvert», s’offrant à nous comme une «liste» de Georges Perec, l’auteur des Choses.
A travers une proposition aussi frontale et objective que possible, «Art of Living» voudrait «illustrer» le vécu des gens à travers leurs objets, c’est-à -dire des Etres Matériels. En un mot, il y aura dans l’exposition des objets que nous avons «vécus», et qui font désormais partie d’une Å“uvre d’art.
Se référant toujours aux dessins de Kurt Vonnegut, nous pouvons dire que les «choses» (ce qui reste de nos vies), même re-contextualisées, ne se trouvent pas nécessairement chargées d’un autre sens. Composant des Å“uvres d’art, elles deviennent de nouveaux «retour à zéro» dans le temps cyclique et fermé. Comme lorsque l’on dit sarcastiquement, à chaque recommencement d’une nouvelle semaine pourtant prévisible «Adieu, triste lundi».
Cette exposition est née d’une conversation entre Philippe et Frédérique Valentin et l’artiste Luca Francesconi, qui présente dans le cadre de ce projet une série d’entretiens sur le thème de l’objet.