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Art fractaliste. La Complexité du regard

Nouvelle version intégralement révisée et complétée de l’ouvrage publié en 2000. C’est la première synthèse théorique sur le courant d’art «fractaliste». La fractale est une source d’inspiration et un mouvement dans l’art contemporain. L’ouvrage apporte une analyse de l’art fractaliste dans ses aspects scientifiques et esthétiques.

— Auteur : Jean-Claude Chirollet
— Éditeur : L’Harmattan, Paris
— Collection : Champs visuels
— Année : 2005
— Format : 13,5 x 21,5 cm
— Illustrations : 62 photos en noir et blanc
— Pages : 270
— Langue : français
— ISBN : 2-7475-9119-0
— Prix : 23 €

Art, science et cyberculture de la fractalité

De la science des «objets fractals» à l’art fractaliste

Le courant artistique fractaliste débuta vers 1980, mais ses racines intellectuelles sont en fait bien antérieures, puisqu’il regroupe la multiplicité des créations extrêmement variées d’artistes de différentes nationalités – Européens, Japonais, Américains -, qui ont fondé leur activité créatrice sur la référence à la théorie physico-mathématique de la complexité stochastique (c’est-à-dire aléatoire) des systèmes dynamiques. Or, la théorie des systèmes dynamiques – doués de la capacité «d’auto-organisation» -s’édifia substantiellement au sein de la communauté scientifique internationale au cours des années 1970.

Pour le discours scientifique, la notion de complexité stochastique (ou aléatoire) implique l’idée de processus dynamiques indéterministes, non descriptibles par les lois ordinaires de la continuité mathématique, et par conséquent imprédictibles à long terme. Cette impossibilité de prédire leur comportement à long terme est due au fait qu’ils sont capables de s’auto-organiser (ou de se réorganiser) indéfiniment de manière nouvelle au cours du temps. Pour cette raison, ils sont donc supposés être gouvernés apparemment par les seules lois du hasard. Biologistes, météorologues, sociologues, économistes, physiciens, chimistes et, bien sûr, mathématiciens, ont recours fréquemment aux «lois du hasard» pour tenter de comprendre par approximation la complexité des phénomènes imprédictibles qu’ils étudient. Une connaissance qui se voudrait exhaustive ou «absolue», sur le modèle déterministe, serait purement illusoire.

Corrélativement, les artistes fractalistes admettent, au moins implicitement, pour modèle conceptuel présidant à la philosophie esthétique de leur entreprise créatrice, l’édifice mathématique de la géométrie fractale formalisée par le mathématicien-informaticien Benoît MANDELBROT (né en 1924) dans les années 1960-1970. La géométrie fractale permet, précisément, de caractériser quantitativement certaines propriétés géométriques propres aux systèmes dynamiques.
Le terme «fractal», utilisé comme substantif ou comme qualificatif, est par conséquent d’origine strictement scientifique, puisqu’il appartient au vocabulaire de la géométrie des phénomènes naturels — macroscopiques ou microscopiques —, infiniment irréguliers et imprévisibles à toute échelle d’observation.
Le langage de la géométrie contemporaine dénomme donc «objet fractal» (ou plus brièvement «fractal») une configuration spatiale en deux ou trois dimensions caractérisée, quelle que soit l’échelle d’examen employée, par un degré d’irrégularité statistique et de désordre apparent que la géométrie euclidienne ordinaire ne peut mesurer et dont elle ne sait pas rendre compte de manière satisfaisante.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions L’Harmattan — Tous droits réservés)

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