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Art et Démocratie. Peuples de l’art

L’art à la lumière de la démocratie : étude et analyse d’une pratique artistique constitutive de la vie démocratique. Une citoyenneté mue par des actions individuelles transcendées par leur but (visibilité et compréhensibilité) et leur résultat (engagement critique et reconnaissance publique), pour en faire une œuvre partageable par tous et en adéquation avec les problématiques contemporaines.

— Éditeur : Presses universitaires de France, Paris
— Collection : Intervention philosophique
— Année : 2003
— Format : 13,50 x 20 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 220
— Langue : français
— ISBN : 2-13-053643-3
— Prix : 23 €

Introduction
par Joëlle Zask (extrait, p. 5-6)

Voici l’enjeu de ce livre : proposer un éclairage réciproque entre les pratiques artistiques (en France, aujourd’hui, en arts plastiques) et des valeurs qui, à la lumière du critère essentiel que j’appelle « individuation », me semblent constitutives de l’intuition démocratique : reconnaissance publique, éducation, historicité, pluralité, et engagement critique. Chacun de ces termes a son histoire, ses enjeux et sa force. Ce livre se propose de dégager le système cohérent qu’ils forment, et sa qualité éthique : la devise démocratique, c’est « que chacun compte pour un ».

Cette entreprise n’est pas seulement destinée à préciser des valeurs et les pratiques qu’elles orientent. Elle invite aussi à la vigilance et à la critique. La lumière que projette l’art sur la politique et la politique sur l’art éclaire leur valeur incomparable pour la vie, mais aussi leurs déficiences, leurs mensonges et leur hypocrisie; la politique, en révélant aux pratiques artistiques le point où, de créatrices, elles deviennent conformistes, et l’art, en indiquant à la politique le moment ou, de servante, elle devient un maître, voire un bourreau. Si l’artiste est le meilleur des citoyens, c’est aussi que l’homme démocratique n’est dans l’idéal ni un savant ni un être rationnel ou un agent moral, encore moins un mouton ou un suiveur. Du fait qu’il participe à l’invention des conditions de sa vie, c’est un créateur.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des presses universitaires de France)

L’auteur
Joëlle Zask est chercheur dans un laboratoire du Cnrs-Ehess à Marseille. Elle a publié L’Opinion publique et son double (2 vol., L’Harmattan, 1999).

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