4. LES NUITS BLANCHES EN DÉBAT
Qu’est-ce que Nuit Blanche ?
Un temps d’exposition expérimental à l’échelle de la ville, un mouvement d’initiation à l’art contemporain, une nouvelle expérience de la nuit, une opération de marketing territorial, l’illustration d’une dérive événementielle de la culture ?
Si la Nuit Blanche rencontre un succès croissant — la fréquentation a triplé entre 2002 et 2007 et le concept a été repris par une douzaine de métropoles : Rome, Madrid, Bruxelles, Amiens, Montréal, Shanghai… — elle n’a pas encore fait l’objet d’analyses critiques détaillées.
En présence de Christophe Girard, inventeur de la Nuit Blanche, plusieurs directeurs artistiques, un producteur, des artistes, et des acteurs du monde de l’art et de la culture, nous proposons de décrire et analyser cet événement polymorphe, avant d’ouvrir un espace de débat pour comprendre notamment comment Nuit Blanche, forme éphémère, peut inventer sur le long terme de nouveaux rapports entre la création contemporaine, la ville et ses habitants.
Avec
— Jean-Christophe Aguas chargé des évènements métropolitains, délégation générale à la coopération territoriale, ville de Paris,
— Ami Barak commissaire d’expositions et critique d’art, co-directeur artistique de Nuit Blanche en 2003 et 2004,
— Hervé Breuil directeur du Lavoir Moderne Parisien,
— Christophe Girard adjoint au maire de Paris, chargé de la culture,
— André Rouillé maître de conférences à l’université Paris VIII, critique d’art et fondateur du site paris-art.com,
— Jérôme Sans commissaire d’expositions, co-directeur artistique de Nuit Blanche 2006,
— Jean-Dominique Secondi directeur d’Art Public Contemporain, producteur de Nuit Blanche en 2004, 2006 et 2007,
— Jean-Marie Songy directeur artistique du festival d’Aurillac, co-directeur artistique de Nuit Blanche en 2007, Xavier Veilhan artiste plasticien ayant participé à Nuit Blanche en 2006 et 2007.
Vendredi 15 février 2008, de 16 h à 21 h
à la Sorbonne, amphi Turgot et Richelieu
inscription sur le site www.art-espace-public.c.la
5. SECOND LIFE : COPIÉ-COLLÉ OU NOUVEAU MONDE ?
Près de dix millions d’internautes vivent aujourd’hui dans Second Life, un univers en ligne, parallèle, virtuel et néanmoins réel. Cet univers persistant n’est pas tant un jeu qu’un monde à construire, et en appelle pour cela à la créativité de ses « résidents ».
Quels espaces inventent-ils, quelles villes, quels paysages ?
Qui est artiste dans Second Life ?
Si certaines créations ou manifestations y ont été transposées, comme la Nuit Blanche parisienne 2007, on observe aussi l’apparition de projets artistiques spécifiquement conçus pour ce nouveau territoire, à l’initiative des Slifers (résidents de Second Life) ou d’institutions du monde physique comme le Palais de Tokyo ou le Théâtre Paris-Villette.
Quelles sont les singularités de ces œuvres immatérielles ? Quelles expériences proposent-elles aux internautes et à leurs avatars ? Dans quelle mesure l’univers créé sur Second Life est-il autre chose qu’un copié-collé du monde réel ?
Avec
— Marc Blieux artiste multimédia, chercheur, dirige le projet AIRE et AIRE-Second Life (http://aire-europe.org),
— Agnès de Cayeux net artiste, chargée du projet x-réseau initié par le Théâtre Paris-Villette en faveur de la création artistique de spectacle vivant en réseau,
— Michel Lussault géographe, professeur à l’université François-Rabelais de Tours.
vendredi 22 février 2008, de 19 h à 21 h
à la Sorbonne, amphi Bachelard
inscription sur le site www.art-espace-public.c.la
6. ERNEST PIGNON-ERNEST :
UN THÉÂTRE SILENCIEUX DANS LE BRUIT DE LA VILLE
Dessiner. Afficher. Laisser le temps agir, et les passants regarder. Et recommencer, autre part… Ernest Pignon-Ernest inscrit ses figures sur les murs des villes, en révèle la mémoire et celle de ceux que l’on ne voit plus passer. Éphémères et fragiles, ses dessins tissent une intrigue avec ceux qui passent, entre le temps et les lieux, portes secrètes ouvertes sur l’imaginaire. Vingt ans après ses premières interventions à Naples, nous reverrons avec lui les images qu’il a collées dans cette ville singulière, dont l’espace public est traversé de paradoxes et de tensions. Nous lui demanderons comment il s’est imprégné de la ville, comment il y a travaillé, entre son atelier et les rues, avant d’envisager ses interventions plus récentes, sur les murs de Soweto, Brest, Paris et Alger notamment.Â
Avec Ernest Pignon-Ernest et les intervenants du colloque «Naples, territoires, images et fictions»*
vendredi 29 février 2008, de 19 h à 21 h
à la Sorbonne, amphi Richelieu
inscription sur le site www.art-espace-public.c.la
* Colloque franco-italien
Naples, territoires, images et fictions
Naples est paysage, ciel, mer, volcan, ombres lumières ; elle est aussi odeurs, bruits, chansons… Le colloque se propose d’interroger les rapports entre cette synesthésie urbaine et la prolifération des représentations, cinématographiques, télévisuelles, plastiques… Cette démarche conduit à rouvrir le débat sur la référence, débat que l’on pensait clos depuis la formule de Derrida : « Hors du texte, point de texte ». Nous avancerons au contraire l’hypothèse qu’à Naples le texte a recommencé à investir ce qui lui était extérieur, multipliant ainsi les « transitions » possibles entre « réel » et représentations.
Avec
— Alberto Abruzzese université de Milan,
— Richard Conte université Paris 1,
— Filippo Fimiani université de Salerne,
— Camille Gendrault université Paris III,
— Carlo Grassi université de Venise,
— Rossana Rummo directrice de l’Institut Culturel Italien de Paris,
— Mario Martone cinéaste,
— Stefano de Matteis université d’Urbino,
— Jean Mottet université Paris 1,
— Francesco Pinto directeur de la Rai de Naples,
— Achille Pisanti scénariste,
— Jean-Noël Schifano écrivain et éditeur,
— Martine Segonds-Bauer Institut Français de Naples.
Organisé par Richard Conte, Pascal Le Brun-Cordier et Jean Mottet (université Paris 1), avec l’aide du CERAP, Centre d’Études et de Recherches en Arts Plastiques, ce colloque se déroulera de 9 h à 17 h 30 à la Sorbonne, amphi de Gestion le matin, amphi Richelieu l’après-midi. Programmé détaillé et inscription sur le site www.art-espace-public.c.la
7. FLASH MOBS, BURNING MAN, FÊTES DE RUE :
ZOOM SUR LES ZONES ARTISTIQUES AUTONOMES TEMPORAIRES
Un attroupement éclair de citadins anonymes effectuant une action incongrue dans l’espace public (Flash Mob) ; une ville éphémère de plusieurs dizaines de milliers de personnes dans le désert du Nevada (Burning Man) ; un faux carambolage à l’intersection de deux boulevards londoniens (Reclaim the Streets) ; un câlin dans la rue offert par un inconnu (Free Hugs) ; une fête disco dans un wagon de métro ; un pique-nique sur un rond point…
Cette rencontre proposera un retour sur ces pratiques insolites qui se multiplient dans les grandes métropoles depuis une dizaine d’années et sont souvent rapprochées du concept de Zone d’Autonomie Temporaire, forgé par le théoricien libertaire Hakim Bey.
Réappropriations subversives et ludiques de l’espace public, performances néo-situationnistes, nouvelles formes de sociabilité urbaine, ou gags potaches destinés aux médias ?
Avec
— David Combe et Jean-Marc Barbieux rédacteurs en chef du magazine Tracks (Arte),
— Sonja Kellenberger directrice de recherches et d’études, SEA Europe,
— Pierre Sauvageot compositeur, directeur de Lieux publics, centre national de création des arts de la rue (Marseille).
Vendredi 7 mars 2008, de 19 h à 21 h
à la Sorbonne, amphi Richelieu
inscription sur le site www.art-espace-public.c.la
8. L’ART À TRAVERS CHAMPS
« La Campagne est un pays étranger » écrivait Perec, l’écrivain des villes, dans Espèces d’espaces. « Étranger vous-même » aurait pu lui répondre l’âne du poème de Prévert.
En effet, le monde rural ne saurait être enfermé dans des représentations stéréotypées, exotiques, comme nous le diront les invités de cette rencontre-débat, un acteur culturel « agité du bocage », un « clown public » et un observateur des évolutions de la culture en milieu rural.
Au travers des projets qu’ils mettent en œuvre, souvent en lien avec des habitants, nous tenterons de comprendre quelle est la nature de l’espace public à la campagne, et nous verrons s’il existe des politiques culturelles propres au monde rural.
Avec
— Jean Bojko directeur de Téatr’éprouvête (Corbigny, Nièvre),
— Proserpine clown, projet La Fabrique de Liens (L’Apprentie Compagnie),
— Marc Gauchée co-auteur de Culture rurale, cultures urbaines ?, Le Cherche Midi, 2006.
vendredi 14 mars 2008, de 19h à 21h
à la Sorbonne, amphi Bachelard
inscription sur le site www.art-espace-public.c.la
9. QUAND LES ACTIVISTES S’EMPARENT DES ARMES DE L’ART
Une Brigade Activiste de Clowns taquinant les CRS, des graphistes-militants annonçant « rêve général », des escadrons d’avions en papier contre une armée de soldats, une fausse manif de droite, un carnaval contre le capitalisme…
Les activistes s’emparent des armes de l’art, et inventent des formes de mobilisation plus créatives jouant d’un certain esthétisme. Liées à l’apparition de l’altermondialisme, ces actions multiplient les foyers de résistance pour une autre politique.
Pourquoi les mouvements sociaux viennent-ils se frotter à l’art ?
Qu’est-ce que la dimension artistique apporte à ces actions ?
Permettent-elles de repolitiser ou de politiser autrement ?
Au-delà de l’impact de ces démarches hybrides, nous nous interrogerons sur l’esthétisation des techniques de lutte par le biais de l’art.
Avec
— André Gattolin essayiste, enseignant et doctorant, spécialisé dans les techniques de communication activistes,
— Brian Holmes critique d’art et essayiste, spécialisé dans les croisements entre art, économie politique et mouvements sociaux,
— Samuel Wahl journaliste revue Cassandre
vendredi 21 mars 2008, de 19 h à 21 h
à la Sorbonne, amphi Richelieu
inscription sur le site www.art-espace-public.c.la
10. ESPACE PUBLIC SOUS CONTRÔLE : LES ARTISTES VEILLENT
Des systèmes de surveillance des espaces et des personnes toujours plus performants se développent dans les grandes métropoles : caméras, passeports biométriques, puces RFID… De nombreux artistes s’emparent de ces questions, détournent les dispositifs, perturbent les systèmes de contrôles, leur inventent d’autres usages…
Que révèlent-ils de ces technologies de quadrillage de l’espace public et de traçage des individus ?
Comment participent-ils au développement d’un espace critique ?
Jusqu’à quel point sommes-nous complices de cette société de contrôle ?
Avec
— Renaud Auguste-Dormeuil artiste plasticien,
— Eric Heilmann maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Louis Pasteur de Strasbourg,
— Manu Luksch artiste, réalisatrice du long-métrage FACELESS *,
— Nicolas Thély maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et auteur de Vu à la webcam. Essai sur la web-intimité, Les Presses du Réel, 2002.
vendredi 28 mars 2008, de 19 h à 21 h
à la Sorbonne, amphi Turgot
inscription sur le site www.art-espace-public.c.la
* ProjectionÂ
FACELESS, film de Manu Luksch
2002-2007, 50 min.
« Dans une société sans passé ni futur, les humains sont dépourvus de visage. Une femme est prise de panique un matin lorsqu’elle retrouve le sien. » FACELESS est produit exclusivement avec des images capturées par les caméras de vidéosurveillance, selon les règles du « Manifesto for CCTV Filmmakers ». Le manifeste s’appuie sur une loi britannique qui permet aux personnes filmées dans l’espace public de réclamer une copie de ces enregistrements.
Projection à l’issue de la rencontre-débat, sur inscription.
Horaire et lieu précisés par mail.
INFO PRATIQUES
Pour qui ?
art espace public est un cycle de dix rencontres-débats ouvert à tout ceux que le devenir de l’art dans l’espace public intéresse : artistes, urbanistes, internautes, étudiants, chercheurs, artivistes, opérateurs culturels, architectes, élus…
Quand et où ?
— Chaque vendredi soir, du 25 janvier au 28 mars 2008, à la Sorbonne.
— Ouverture de l’amphi dès 18 h 30.
— Début des rencontres-débats à 19 h précises.
— Entrée :
17, rue de la Sorbonne (place de la Sorbonne), 75005 Paris
Métro Cluny-Sorbonne ou Saint-Michel,
RER Luxembourg.
— Attention :
le 15 février, la rencontre commencera à 16 h (accueil dès 15 h 30).
le 29 février, colloque de 9 h à 17 h 30.
Inscriptions ?
Entrée libre sur réservation.
Inscriptions en ligne : www.art-espace-public.c.la
Précisions ?
Un dossier documentaire à télécharger sur chacune des dix rencontres-débats, sur le site www.art-espace-public.c.la
Par qui ?
Ce cycle de dix rencontres-débats est proposé par le Master 2 professionnel Projets Culturels dans l’Espace Public de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en partenariat avec HorsLesMurs, centre national de ressources des arts de la rue et des arts du cirque. Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, dans le cadre du Temps des Arts de la Rue.
Partenaires médias : paris-art.com, Radio Campus Paris et Radio Grenouille.
Les rencontres seront podcastables sur www.radiocampusparis.org et www.grenouille888.org
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Le Master 2 professionnel Projets Culturels dans l’Espace Public est la première formation universitaire en Europe dédiée à la conception, la production et l’administration de projets artistiques en espace public. Créé en 2005 au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UFR Arts plastiques et sciences de l’art, le Master forme chaque année vingt étudiants.
Infos : www.univ-paris1.frÂ
Journal de bord du Master : http://masterpcep.over-blog.com
HorsLesMurs est le centre national de ressources pour les arts de la rue et les arts du cirque. Créé en 1993 par le ministère de la Culture, il développe des missions d’observation et d’accompagnement des pratiques artistiques hors les murs à travers des activités d’information, de documentation, de formation, d’expertise, d’étude et d’édition. Infos : www.horslesmurs.fr
Les rencontres-débats sont préparées et présentées par Amanda Abi Khalil, Céline Auclair, Aurélie Burger, Tiphanie Dragaut, Mélody Dupuy, Clotilde Fayolle, Mélanie Fioleau, Caroline Giovos, Charlotte Girard, Elise Laperriere, Anne-Sophie Levet, Léa Marchand, Julien Paris, Chloé Perarnau, Benjamin Petit, Malgorzata Ratajska, Inès Sanchez, Alice Vallat, Nina Vandenberghe, étudiants au sein du Master Projets Culturels dans l’Espace Public en 2007-2008.
Direction du cycle : Pascal Le Brun-Cordier, professeur associé, directeur du Master.