Around a round d’Agnès Thurnauer
« Around a round » s’ouvre sur la reprise du premier tableau en losange de Mondrian (« Composition avec grille modulaire 1 », 1918), cette fois-ci inscrit dans un rond. La question du cadre est posée d’emblée de manière explicite: les angles arrondis, le champ de l’œuvre n’est pas arrêté par ses bords. Il se propage dans l’espace comme la pensée dans les bulles de bandes dessinées.
Pour la grande salle, Agnès Thurnauer a transposé les badges du projet « XX story »- relecture du genre de l’histoire de l’art- en autant de tableaux de 60cm de diamètre. Ces points vont coloniser l’espace de la galerie dans une contagion colorée.
D’autres tondos de grand diamètre s’inscrivent sur les murs. «Barnett Newman serial zipper», faisant suite à l’œuvre présentée à la Biennale de Lyon, reprend les zips du peintre américain en les dirigeant vers un point de fuite central du tableau. La peinture devient une sorte de « trou noir » dont l’espace est refermé sur lui-même avec une énergie implosive. Aux corps de la série «Bien faite, mal faite, pas faite», interrogeant les canons esthétiques, succèdent les guitares électriques du tondo « Bien joué, mal joué, pas joué ». Let the music play !
L’exposition se clôt comme un cercle se referme avec un triptyque, un autoportrait de l’artiste en jeune peintre, Monet alité avec des lunettes noires et un «Téléphone» de Rusha qui devient «Téléphone-moi».
Dans cette partie de ping-pong de la peinture mise en scène par Agnès Thurnauer, chaque tableau est une balle qui traverse l’espace pour être renvoyée par les autres, franchissant à sa façon, et de manière définitive, le filet de la représentation. Le format rond des tondos permet un accrochage des œuvres en a-pesanteur.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Nicolas Bauche sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Around A Round