Communiqué de presse
Marie Sordat, Jean-François Spricigo
Armonia
Comment qualifier la vision qui se profile de les images de Marie Sordat.
Sombre? A première vue, oui, parce qu’il y est question de crépuscules et de nuits, mais à regarder de plus près les superbes tirages, non. Non, parce que la lumière y reprend toujours le dessus, fût-ce par éclat ou en fulgurance.
Pessimiste? Sûrement pas, même si d’emblée, ce travail nous rappelle (dans l’ordre d’apparition) Mario Giacomelli, Sergio Larrain, Anders Petersen, Antoine d’Agata, Michael Ackerman. Des auteurs qui, tous, ont souligné les côtés obscurs de l’existence si ce n’est sa profonde noirceur.
Hallucinée, alors? Là , sans doute oui, car ce que Sordat nous montre est bien plus le résultat d’une vision intérieure que la trace fidèle de ce qu’elle a photographié. En tout cas, s’y faufilent des ombres et des silhouettes comme jamais nous n’en voyons dans la réalité, mais qui apparurent souvent
dans les images de mystiques du sud des Etats-Unis, tel Meatyard.
S’il nous semble à la fois menaçant et féerique, le monde flou et violemment contrasté de cette artiste se donne dans la théâtralité. Le noir et blanc y côtoie la couleur, les personnages y tiennent une gestuelle emphatique.
Le photographe Jean-François Spricigo crée des univers étranges. Il part de la réalité mais l’aménage et lui donne une poésie particulières. Il ne cherche pas le dépaysement ni l’exotisme, mais promène son objectif au coeur de son monde familier, livrant des images en noir et blanc où se lit la simplicité du quotidien.
Tantôt il transcende l’évidence jusqu’à la rendre immatérielle, tantôt il fait naître d’une image floue et abstraite une vision nette et identifiable. Les contrastes sont puissants, la technique remarquable.
Des oeuvres vaporeuses, tout en mystère.