Communiqué de presse
Rustha Luna Pozzi-Escot
Armée de femmes
De la femme africaine parée de rouleaux capillaires servant à reconstituer un «boubou» traditionnel, à l’habillage, plus austère de la geisha asiatique dont le kimono est composé d’une accumulation de cotons démaquillants, Rustha Luna Pozzi-Escot réinvestit les gestes et les signes du quotidien et multiplie les détournements d’accessoires cosmétiques et autres ustensiles qui participent aux stratégies féminines d’apparat.
La série des Femmes Armées questionne les stéréotypes et leur appartenance géographique. Dans cet ensemble de photographies au format imposant, c’est l’artiste elle-même qui pose mais qui dans un même temps s’efface derrière les personnages qu’elle met en scène.
Chaque figure incarne un continent et l’ensemble de ces images constitue un éventail baroque de portraits qui célèbre les mixités culturelles. Ces figures attirent l’oeil par l’excentricité de leurs parures alors qu’en élevant les armes face au spectateur, elles repoussent les regards qui se voudraient trop fétichisants.
Rustha Luna Pozzi-Escot élabore une panoplie vestimentaire au croisement des mythes, des traditions populaires et de la dérision carnavalesque, dans une recherche toujours vivante de singularité.
« Ma recherche porte sur la question de l’identité et du genre. Mon histoire personnelle et mes différentes experiences ainsi que l’observation des codes sociaux constituent la matière première de mon travail. Je m’intéresse aux oppositions entre la féminité et la masculinité qui se posent dans le quotidien. Il
ne s’agit pas de militer ou de revendiquer une cause mais d’observer et de constater des rapports (de force ou non) existants.” (Rustha Luna Pozzi-Escot)