L’exposition « Contre-vents » au Grand Café, à Saint-Nazaire, se penche sur les liens entre la création artistique et l’action militante à travers les formes d’actions qui ont été utilisées dans des luttes et des contre-cultures dans la région de Saint-Nazaire, de 1968 à aujourd’hui. Rassemblant de multiples documents relevant notamment de la production graphique, du cinéma et de la littérature, elle retrace ainsi à travers l’art un chapitre de l’histoire sociale et politique de la Bretagne et de l’Ouest français.
« Contre-vents » : les liens entre création artistique et action militante
Sous titrée, « Solidarités ouvrières, étudiantes et paysannes dans l’Ouest : une généalogie », l’exposition « Contre-vents » offre un regard inédit sur la façon dont s’entremêlent les domaines politiques, culturels et artistiques. La photographie de l’étudiant parisien lançant un pavé en Mai 68 s’est imposée au point de réduire dans l’imaginaire collectif un mouvement qui concerna pourtant la France entière et qui généra des événements dans d’autres zones géographiques et sociales.
Nouveau volet d’une relecture de l’histoire des marges françaises
L’exposition propose donc de mettre en lumière les formes de lutte et de solidarité qui se sont manifestées dans les milieux ouvriers et les zones rurales et les expériences politiques, culturelles et artistiques, qui en ont résulté. Ses commissaires, Guillaume Désanges et François Piron, ont conçu à travers elle un nouveau volet de leur recherche commune autour de la relecture de l’histoire des marges françaises.
« Contre-vents » : un chapitre de l’histoire sociale et politique de l’Ouest français
Des affiches témoignent de l’expérience de création collective intitulée Le canard sauvage qu’ Armand Gatti a menée en 1976 et 1977, invitant pendant plusieurs mois les habitants de Saint-Nazaire à imaginer des spectacle, des textes, des affiches, des films, etc. De ces expériences théâtrales collectives à l’autogestion du Lycée expérimental de Saint-Nazaire, du cinéma de lutte du collectif Torr E Benn aux films de grève de René Vautier comme Quand les femmes ont pris la colère, réalisé en 1977, des actions de collectivisation des terres du début des années 1970 jusqu’à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes de ces dernières années, l’exposition dessine une cartographie inédite et rend compte d’un esprit des lieux et des temps.