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L’exposition « Un autre œil » au LAAC, Lieu d’Art et Action Contemporaine, à Dunkerque, propose une nouvelle lecture de l’art de la deuxième moitié du XXe siècle, de Pierre Alechinsky, César, à Hans Hartung, François Morellet, Sophie Taueber-Arp et Claude Viallat.

Daniel Abadie pose un autre œil sur l’art du XXe siècle

Sous-titrée « Regard sur l’art, d’Apollinaire à aujourd’hui », l’exposition « Un autre œil » rassemble cent cinquante œuvres rarement voire jamais présentées au public, qui font écho à la collection du LAAC et qui, surtout, montre ce qui unifie des mouvements artistiques en apparence incompatibles qui se sont développés après 1945. Elle a été conçue par Daniel Abadie, témoin vivant de plusieurs générations d’artistes, qui fut conservateur au Musée National d’Art Moderne et directeur du musée du Jeu de Paume à Paris.

L’exposition imaginée par Daniel Abadie est née de sa rencontre en 1991 dans un musée de Buffalo, aux États-Unis, de trois peintures réalisées en 1913 par Vassily Kandinsky, Fernand Léger et Robert Delaunay. Il ressentit alors un choc en prenant conscience de ce qui réunit ces trois œuvres malgré leurs différences fondamentales. Ce qui relie les peintres d’une même génération est l’héritage qu’ils retirent de leurs prédécesseurs, chaque artiste répondant à sa façon aux questions et aux leçons laissées par ceux de la génération précédente.

Des liens inattendus entre Jean Tinguely, Jean Dubuffet, Arman et Claude Viallat

Le parcours commence après la Seconde Guerre mondiale, comme la collection du LAAC, et se fait l’écho des questions soulevées au début du XXe siècle. Du tableau Affinités en réunion, peint en 1938 par Alberto Magnelli, et de la sculpture Ocre, bistre, vert, réalisée en 1955 dans le cadre de sa série des Reliefs polychromes par Jean Tinguely, aux « accumulations » d’objets manufacturés d’Arman comme celle intitulée Conséquences et à la peinture répétitive de Claude Viallat, en passant par l’art brut de Jean Dubuffet et la figuration narrative d’Erró, avec l’œuvre intitulée Sigmund Freud, l’exposition montre comment les mouvements successifs, au-delà de leurs apparentes oppositions, tissent des liens inattendus.

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