Mr Pierre Hanotaux, directeur du cabinet du ministre de la culture, avait jeté l’ultimatum le 27 décembre dernier: la fin de l’occupation de l’Hôtel de Soubise ou la fermeture de la prochaine exposition. Déterminé, le personnel n’a pas cédé et poursuit l’occupation des lieux depuis maintenant 125 jours consécutifs. Comme la menace n’a pas eu les effets escomptés, le ministère de la culture a décidé de la mettre à exécution en ordonnant la fermeture de l’exposition «Dans l’atelier des menus plaisirs du roi» consacrée aux spectacles organisés à la cour.
L’argument avancé par le ministère — la sécurité du public — ne tient pas car deux expositions ont déjà eu lieu sans difficultés depuis le début de l’occupation.
Au lieu d’apaiser le conflit social, le ministère choisit la méthode dure et les représailles. Vladimir Susanj, représentant de l’intersyndicale des Archives Nationales pense que: «C’est une façon de prendre en otage le service public culturel, le réglement du conflit social en cours contre le Musée de l’Histoire de France n’a rien à voir avec la tenue ou pas de cette exposition» (Libération, 19 janv. 2011).
Non seulement le ministère prive le public d’une exposition ambitieuse mais, pire encore, il punit le personnel désobéissant des Archives en anéantissant tous ses efforts, deux années de travail ayant été nécessaires pour préparer cette exposition. Le ministère de la culture a décidément des manières assez agressives de traiter avec ses fonctionnaires: avec ce blocus, il compte dompter ou enterrer les Archives Nationales.
Une délégation d’archivistes a été reçue ce 14 janvier par Mr Pierre Hanotaux. Mais il semble qu’il y ait eu des malentendus: le compte-rendu de la réunion «est beaucoup plus flou que ce qui nous a été dit oralement», déclare un membre de l’intersyndicale (Le Monde, 20 janv. 2011). Le personnel attend donc toujours l’engagement clair et précis du ministère sur les différents points qui l’inquiètent, principalement le renforcement des Archives Nationales et une politique en faveur de l’emploi avec l’ouverture du nouveau site de Pierrefitte-sur-Seine. Il demande aussi l’assurance de pouvoir continuer à diffuser ses expositions sur le site central de l’Hôtel de Soubise.
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