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Archéologie de la vision. L’optique, le corps, la peinture

Étude de l’influence de l’optique sur la conception de la vision. Une analyse suivant trois périodes marquantes dans l’histoire de l’optique : IVe siècle av. J.-C., début de l’an mil et XVe siècle. Une évolution scientifique prépondérante aux conséquentes techniques déterminantes, tant dans la pratique artistique que dans la réflexion esthétique.

— Éditeur : Le Seuil, Paris
— Collection : Des travaux
— Année : 2003
— Format : 14 x 20,50 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 290
— Langue : français
— ISBN : 2-02-058091-8
— Prix : 23 €

Avant-propos
par Gérard Simon (extrait, p. 11)

La première partie est consacrée à la période antique. On y trouvera, après un exposé destiné à servir de référence pour apprécier les changements historiques ultérieurs, et dégageant ce qu’a de singulier et d’irréductible à la science moderne l’optique géométrique des anciens, deux textes sur les rapports qui pouvaient ou non se nouer alors entre l’optique et les beaux-arts, en particulier la peinture. La deuxième partie est consacrée tout entière à faire connaître la mutation due à Ibn al-Haytham autour de l’an mil; j’espère qu’elle contribuera à faire changer d’avis nombre de lecteurs sur l’apport scientifique du monde arabo-musulman, dont les innovations sont capitales, et qu’on ne peut réduire au rôle de simple chaînon dans la transmission des savoirs antiques à l’Occident chrétien; plus l’histoire des sciences médiévales du Proche-Orient et de l’Orient progresse, et en ce moment elle progresse vite, plus grande se révèle leur importance. Enfin la troisième partie traite de l’acculturation et du dépassement d’Ibn al-Haytham (Alhazen) dans la chrétienté latine, depuis la manière dont il a été compris par Roger Bacon ou pris peut-être en compte par Alberti jusqu’aux découvertes de Kepler et au grand remaniement cartésien. Pour terminer, un dialogue avec M. Marcel Gauchet permettra de prolonger jusqu’à nos jours la réflexion sur la vision et sur les sciences qui la prennent pour objet, dont l’émiettement est allé s’accentuant. Je lui suis très reconnaissant de m’avoir par la pertinence de ses questions et de ses objections obligé de mettre au clair mes options méthodologiques, et de m’avoir permis de dégager les enjeux épistémologiques et philosophiques du champ que j’ai choisi d’explorer.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Seuil)

L’auteur
Gérard Simon est philosophe et théoricien des sciences, professeur émérite à l’université de Lille III et l’un des fondateurs du Centre de recherche « Savoirs et Textes » (Cnrs, Lille III).

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