Lara Almarcegui, Wilfrid Almendra, Bruno Botella, Carol Bove, Étienne Chambaud, Pascal Convert, Piero Gilardi, Ann Guillaume, Joao Maria Gusmao, Pedro Paiva, Louise Hervé, Chloé Maillet, Laurent Le Deunff, Beat Lippert, Benoît Maire, Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen, Benoît-Marie Moriceau, Armand Morin, Daphné Navarre, Christophe Sarlin, Lucy Skaer, Virginie Yassef
Archeologia
L’exposition « Archeologia » fait référence aux projets muséaux qui valorisent des aspects vernaculaires, naturels ou scientifiques d’une époque, d’un territoire. Ici c’est l’archéologie, discipline fondée sur l’étude des objets quelles que soient leur datation et leur localisation, qui rassemble les œuvres présentées.
Ainsi, le musée de géologie, dans lequel est présentée au dessus des vitrines des collections la série de 25 peintures commanditées aux peintres Mathurin Méheut et Yvonne Jean-Haffen par l’Institut de géologie en 1941, est associé à « Archeologia » comme une étape de ce parcours entre les époques.
Au Frac Bretagne, l’exposition pensée comme un compte-rendu archéologique d’une certaine production contemporaine présente des Å“uvres ayant l’apparence d’objets anciens, de collectes et de collections, d’études d’un lieu ou d’une histoire. Les artistes se réfèrent à cette discipline scientifique et suggèrent une archéologie de l’art, reconnaissant ou attribuant un statut artistique à des objets ou des actions souvent considérés comme relevant du quotidien ou du rituel. Ils utilisent des techniques ancestrales, reproduisent des formes ou des actes du passé avec des matériaux d’aujourd’hui, créent de nouvelles formes ou abordent des questions liées à l’archéologie en adoptant les méthodes et les dispositifs de présentation qui lui sont propres comme la fouille, la collecte, l’archive, la vitrine…
Ann Guillaume prolonge ce processus en présentant au Musée des beaux-arts un film tourné pour l’occasion dans les collections d’archéologie du musée, ainsi que 50 sculptures créées à partir d’un motif extrait d’un tableau de la collection, Cylindre d’or de Paul Sérusier.
À 40mcube, l’exposition propose une faille temporelle liée à la fois à l’architecture et à l’usage du lieu. L’œuvre de Christophe Sarlin divise l’espace d’une cimaise-faille renvoyant à des comparatifs de graphiques économiques. Daphné Navarre s’intéresse à la programmation des expositions. Sur le principe des codes utilisés pour les fouilles, elle fait ressurgir une sélection d’œuvres ayant été exposées dans cet espace. La vidéo de Benoît Maire présente une manipulation d’objets de mesure non identifiés, renvoyant à l’aspect énigmatique et esthétique de l’archéologie. Louise Hervé et Chloé Maillet nous amènent vers le futur en inventant un épisode archéologique à partir d’un fait avéré…
L’œuvre de Lara Almarcegui, qui prend place sur un bâtiment de l’Université de Rennes 1, étend ce rapport au bâti et à son vécu à l’échelle d’un territoire construit. Elle réalise un inventaire des matériaux de construction des bâtiments composant le campus Beaulieu.
Chacune à leur manière, par l’objet, l’image, l’action, les œuvres rassemblées dans « Archeologia » partent d’un ancrage historique et documentaire pour écrire une fiction, en toute subjectivité. L’exposition dans son ensemble en est également une, que le visiteur sillonne, traversant physiquement et conceptuellement des lieux hypothétiques, des périodes préhistoriques et historiques non précisées jusqu’à nos jours. Ces artistes, créateurs de vestiges qui sèmeront certainement le doute chez les archéologues du futur, leur apporteront également de précieuses informations sur l’importance de l’histoire, de l’archéologie et de la géologie dans l’art du début du XXIe siècle.
Commissariat général: 40mcube