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Arbre(s): Des regards photographiques

06 Oct - 11 Nov 2007

Cette exposition au Château de Fougères-sur-Bièvre présente les œuvres photographiques d’artistes travaillant sur la représentation de l’arbre et de son environnement naturel ou construit.

Communiqué de presse
Arbre(s). Des regards photographiques

Au château de Fougères-sur-Bièvre, seront présentées les œuvres photographiques d’artistes travaillant sur la représentation de l’arbre et de son environnement naturel ou construit. Ils interrogent les rapports de l’homme à la nature (Christophe Bourguedieu, Florian Tiedje, Thibaut Cuisset …), l’arbre comme porteur de mémoires anciennes (Jean-Luc Chapin, Gilbert Fastenaekens, Eric Poitevin …), la place de l’arbre dans le centre des villes (Yto Barrada, Zoe Leonard, Heidi Specker …), sa silhouette dans son environnement naturel (Chrystèle Lerisse, Suzanne Doppelt …). L’atelier des artistes se transforme tantôt en laboratoire (Sanna Kannisto, Ulrich Gebert), tantôt en scène de théâtre (Antoine Petitprez, Clémence Périgon…).

Dans les photographies présentées, l’arbre apparaît sous des aspects divers. Il apparaît seul, isolé dans des images qui le prennent comme unique sujet ou au pluriel, multiplié et le regard s’agrandit alors à l’espace de la forêt. Un simple fragment, écorce, branchage, petit-bois, peut aussi l’évoquer métonymiquement. Le regard retrouve sa silhouette dans des constructions artificielles. Forme archétypale qui s’élance de la terre au ciel, l’arbre se décline aussi comme foisonnement informe, broussaille, sous-bois.

À travers ces multiples figures de l’arbre se trouvent interrogés les rapports de l’homme à la nature. La forêt est à la fois espace de recueillement et espace d’exploitation. L’arbre se trouve alors entre le regard contemplatif et l’action productrice. Les photographies d’arbres sont aussi des photographies d’hommes parmi les arbres, chasseurs, forestiers, promeneurs, et d’arbres parmi les hommes. Cette relation d’intimité s’inscrit dans le corps des arbres, en change la surface ou la forme : gravé, découpé, tronçonné, réuni en stères au bord des chemins forestiers.

L’arbre est porteur de mémoires anciennes. L’oeil du photographe s’arrête sur des écorces comme sur des visages familiers et pourtant secrets. Les sous-bois évoquent métaphoriquement les espaces à la fois bruissants et impraticables de l’inconscient ou de la mémoire. Qu’y a-t-il en dessous des broussailles ? Bêtes tapies, objets abandonnés, villes détruites, chemins oubliés. La forêt est ainsi un espace de marge offert à une archéologie possible.

Mais l’arbre se rencontre aussi dans le centre des villes. Est-ce lui qui se trouve alors déplacé, exhibé dans le monde du béton et des briques comme la sentinelle égarée d’un royaume vaincu ? Les photographes s’attachent pourtant à trouver la voie d’un dialogue visuel. Sur les façades géométriques s’inscrivent les formes organiques de l’arbre.

Les images peuvent aussi emprunter leurs codes à la botanique. Le laboratoire du photographe prend alors des airs de cabinets d’herboristerie. Une activité soigneuse et méticuleuse entoure les fragments végétaux, les soumet à diverses expériences et les donne à voir exposés, mesurés, comparés, renommés.

Mais l’arbre n’est pas seulement ce sujet biologique sous le regard du botaniste, il offre aussi à l’homme, qui lève les yeux, la grille organique toujours unique de ses branchages à travers lesquels le regardeur redécouvre le ciel. L’arbre est alors non pas objet visible mais partie prenante de la vision qui épouse le jeu rythmique de ces enchaînements et de ces espacements.

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