ART | CONFERENCE

Après-coup – Une introduction aux Visual Studies

23 Juin - 23 Juin 2009

Pour cette nouvelle séance d’Après-coup, Mark Alizart recevra Maxime Boidy et Stéphane Roth pour une "introduction aux Visual Studies", nouvelle discipline qui a vu le jour outre-Atlantique.

Mark Alizart, Maxime Boidy et Stéphane Roth
Après-coup – Une introduction aux Visual Studies

Mardi 23 juin 2009 à 19h – Entrée libre
A l’occasion de la parution du livre Iconologie. Image, Texte, Idéologie de W.J.T Mitchell, aux éditions des Prairies ordinaires, Mark Alizart recevra Maxime Boidy et Stéphane Roth autour du thème Une introduction aux Visual Studies.

A la confluence de l’histoire de l’art, de l’esthétique, de la théorie littéraire et des cultural studies, une discipline proprement « inouïe » a vu le jour outre-Atlantique : les visual studies.

W. J. T. Mitchell en aura été l’un des principaux instigateurs. Avec son Iconologie, l’auteur nous pousse à considérer l’image en ce qu’elle participe de l’intégralité de la sphère sociale, mais aussi en ce qu’elle empreinte toute discipline en son épistémologie même, de la littérature aux sciences, et toute politique, de l’image-making des politiciens à leurs discours – de la «fabrication d’une certaine image «à» l’art de faire croire à la réalité de cette image», disait Hannah Arendt.

Mitchell interroge ainsi à la fois la force du discours porté sur les images ou instrumentalisant les images et la performativité de ces discours sur le visible.

Ses relectures de Burke, Lessing ou Marx montrent en quoi l’image est le siège d’un pouvoir spécifique, attisant les conflits entre iconophiles et iconoclastes : l’image se meut en fétiche, objet d’orgueil et de vénération, ou devient signe d’un «autre» racial, social ou sexuel, objet d’aversion et de peur.

A la recherche d’une théorie critique qui ne se satisferait pas des commodités de l’iconoclasme, Mitchell s’attelle à une déconstruction des idéologies de l’image, une déconstruction qui va jusqu’à reconsidérer l’idée même d’«idéologie».

D’autre part, si l’historicité du regard avait pu être prise en compte par l’histoire de l’art dès le XIXe siècle, et si l’on ne saurait aujourd’hui faire l’impasse sur la construction sociale du regard, l’idée d’une construction visuelle de l’idéologie, de la philosophie, du langage et du social en son entier restait à formuler.

De cette réflexion découlent plusieurs ouvrages, dont Iconologie forme l’enquête généalogique inaugurale.

Mark Alizart est directeur ajdoint du Palais de Tokyo. Il a codirigé la publication des trois volumes de Fresh Théorie avec Christophe Kihm (Éditions Léo Scheer/Fondation d’Entreprise Ricard, 2005, 2006, 2007), ainsi que le catalogue de l’exposition «Traces du Sacré» avec Jean de Loisy et Angela Lampe (Centre Pompidou, 2008). Il a également publié un entretien avec Stuart Hall (Éditions Amsterdam, 2007).

Né en 1981, Maxime Boidy est étudiant en sociologie à l’université de Strasbourg. Diplômé en linguistique et en histoire de l’art, ses recherches portent sur l’épistémologie des sciences sociales et sur les rapports entre art et langage. Il prépare une thèse sur le thème de la construction artistique et visuelle de la connaissance sociologique.

Né en 1981, Stéphane Roth est allocataire-moniteur au département de musique de l’université de Strasbourg, également diplômé en linguistique et en histoire de l’art. Sa thèse de musicologie en cours, intitulée L’oculocentrisme dans la pensée musicale occidentale, s’intéresse à l’image en tant qu’elle structure et contamine les discours portés sur la musique, les œuvres et les théories musicales (XIXe-XXe siècles).

Publications à paraître : Raymond Monelle, Un Chant muet : essais sur la signification musicale, traduit de l’anglais par S. Roth, L’Harmattan, 2009 ; Dire la musique : à la limite…, sous la dir. de S. Roth et d’Isabelle Soraru, L’Harmattan, 2009; Kaija Saariaho, Écrits sur la musique, textes réunis, présentés et traduits sous la dir. de S. Roth, Éditions Mf, 2010.

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