Communiqué de presse
Nelson Leirner
Après 1999
Né en 1932 à Sao Paulo, Brésil, Nelson Leirner entame sa carrière au début des années 1960 dans un groupe de conceptualistes brésiliens très actifs. Son art est alors politiquement engagé et visuellement économe de moyens. Comme cette exposition le montre, l’aspect politique est resté très présent même si l’expression a gagné en densité matérielle.
«La série «Constructivismo rural» (constructivisme rural) est réalisée à partir de tapis en peau de vache utilisés par la bourgeoisie locale pour décorer ses maisons de campagnes ou ses résidences dans les banlieues chics. Certaines pièces sont brutales, d’autres plus raffinées ne manquent pas de charme : l’ironie apparente des premières est à peine perceptible dans les secondes, qui, en fait, sont peut-être encore plus chargées de dérision. C’est un crochet collectif au menton de la culture bourgeoise, du système de l’art et du constructivisme (ou concretismo) qui pour un instant s’effondrent. Je ne pense pas que Leirner ait voulu éveiller les masses et les élites aux ressources de la peau de vache et aux aspects matériels de l’art naturel, mais plutôt qu’il suggérait, une fois encore, de regarder avec un œil neuf l’art sophistiqué (et il faut ici rappeler qu’en grec sophistiquer signifie falsifier…). Plus que de la peau, il s’agit d’un dépiautage. Merci Nelson.
Approcher l’art de Nelson Leirner reste un défi, pour le public, pour la galerie, pour le social, pour l’artiste lui-même. Heureusement. Grâce à lui, on respire. Même si trop d’air peut gêner la respiration.
Extrait de José Teixeira, in Bravo ! Juin 2004. Editora Abril, Sao Paulo, pp. 90-91
critique
Après 1999