ART | EXPO

Apostolos Georgiou

03 Sep - 08 Oct 2016
Vernissage le 03 Sep 2016

L’exposition «Apostolos Georgiou» à la galerie parisienne gb agency présente une nouvelle série du peintre grec. Dans des toiles au style reconnaissable, l’absurdité de la vie s’affiche sous les traits de personnages interchangeables livrés à des actions dénuées de sens.

Les peintures d’Apostolos Georgiou sont à nouveau à l’honneur à la galerie parisienne gb agency, deux ans après une première exposition personnelle.

Des personnages dénués de caractère

De toile en toile se répètent un style personnel et un vocabulaire précis qui forment la signature d’Apostolos Georgiou. Dans des tons souvent gris dont ressortent rarement quelques éclats de couleur plus vive, les tableaux déclinent une galerie de personnages et de scènes difficiles à interpréter. Les traits anguleux, quasiment géométriques, tracés par Apostolos Georgiou dessinent des individus semblables à des automates. Masculins et féminins, ils sont d’une apparence parfaitement neutre : hommes aux cheveux courts et en costumes ternes, femmes en tailleurs. Tous semblent interchangeables, dépourvus d’identité propre et même d’âge clairement établi. Leurs visages sont souvent réduits à des aplats abstraits, gommant tout expression et même parfois le regard.

Apostolos Georgiou expose l’absurdité de l’existence

Souvent enfermés dans des lieux clos à l’ameublement minimal et sans fioriture, les personnages se détachent sur des fonds unis. Les activités auxquelles ils sont livrés ne fournissent pas davantage de pistes d’interprétation. Ici, un homme de dos repasse tandis qu’un autre tient et regarde un tissu portant la marque d’un fer à repasser ; sur une autre toile, trois hommes se suivent dans ce qui semble être la mer, l’eau à mi-corps, portant à bout de bras au–dessus de leurs têtes, l’un un verre et une bouteille, l’autre ces vêtements et le troisième une planche.

Les tableaux d’Apostolos Georgiou exposent, inlassablement, l’absurdité de la vie humaine. Jamais inactifs, les êtres qu’il met en scène consacrent leurs efforts à des labeurs qui semblent dénués de sens. L’absence de logique, de marqueurs temporels et de contexte des scènes peintes leur confère une dimension semblable au mythe de Sisyphe. Pour avoir osé défier les dieu, ce dernier est condamné, dans la mythologie grecque, à pousser éternellement jusqu’au sommet d’une colline un rocher qui en redescend chaque fois. Figure de la destinée humaine et de son écartèlement entre la recherche de sens et l’évidente absurdité de l’existence, Sisyphe semble s’incarner dans chaque personnage d’Apostolos Georgiou.

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