Communiqué de presse
Dominique Blais
Aposiopesis
Dans le langage plastique de Dominique Blais, le disque, le microphone, la cymbale, le lecteur CD, l’amplificateur, la platine, tiennent à la fois lieu de verbe, sujet et complément. On prenait goût à cette ritournelle, mais son actualité l’a fait taire. Une invite à penser différemment, loin de la piste sonore, le projet de l’artiste.
Ses Machines Orphelines (2008), boîtes noires opaques, n’affichent aucun signe extérieur en dB. Si, perchée sur une de leurs arêtes, la forme d’un disque tourne bien, ce serait plutôt la bobine d’un projecteur, mais qui n’aurait rien à montrer. Forme minimale, cette pièce ne répond qu’à sa logique intérieure, sourde et combative.
Un peu plus loin, les Cordes, câbles électriques mués en néons coulants, posés au sol, livrés à leur abandon, ne renvoient à aucun instrument. Ces cordes-là initient le style fusion et sèment la confusion chez le regardeur. Le câble+le néon, soit deux incontournables de l’art contemporain, sont comme des laisses
esseulées, pour lesquelles la voix de leur maître ne peut rien.