La Maison de la Culture du Japon à Paris présente Aoi, yesterday’s glory is today’s dream, un opéra de la compositrice Noriko Baba, mis en scène par la chorégraphe Mié Coquempot. Pièce hybride, elle mélange danse et musique contemporaines avec le genre du Nô traditionnel, le Nô étant une forme ancienne du théâtre japonais alliant poésie, musique et danse.
Aoi, yesterday’s glory is today’s dream a été inspiré à Norika Baba et Mié Coquempot par une pièce de théâtre Nô intitulée Aoi no Ue. Ecrit au XVIème siècle par Zeami Motokiyo, ce drame raconte l’histoire d’un trio amoureux entre le prince Genji, sa femme Dame Aoi et sa maîtresse Dame Rokujo. Il met en scène les mauvais versants de l’amour, de la jalousie à la rivalité, de l’humiliation à la vengeance, en passant par le désespoir qui accompagne le désenchantement. Norika Baba et Mié Coquempot recontextualisent ce drame amoureux dans un monde post punk inspiré du mouvement heta-uma (mouvement graphique japonais détournant les codes du manga).
Pour le titre de leur pièce, elles s’inspirent du nom de la femme de Genji, Dame Aoi, mais aussi d’une phrase prononcée par Rokujo, ancienne maîtresse du prince, qui évoque les moments heureux passés avec lui: «Yesterday’s glory is today’s dream». Dans cette phrase Rokujo, femme fanée, exprime son ressentiment envers les effets du temps et le déclin de son pouvoir sur l’amour. Dame Aoi, fraîche fleur mariée très jeune au prince, assiste au sort de Rokujo et y voit le reflet de sa propre destinée.