Antoni Muntadas
Antoni Muntadas
Antoni Muntadas est l’un des premiers praticiens de l’art multimédia. Depuis le début de sa carrière, il utilise la performance, la vidéo, les installations, la photographie, le multimédia, le livre, Internet et l’art dans l’espace public pour répondre aux principaux enjeux politiques et sociaux de notre temps. Ses œuvres, incisives, abordent des notions telles que la relation entre public et privé, les flux d’information liés au paysage médiatique, la dynamique de l’architecture officielle et autres enjeux sociaux. À travers elles, Antoni Muntadas met en avant les systèmes visibles et invisibles du pouvoir dans une société dominée par les mass media, l’hyperconsommation et les technologies de pointe.
Depuis ses premières œuvres dans les années 1970, jusqu’à sa série en cours On Translation, qui pose de front la question de l’interprétation culturelle, en passant par son manifeste de 1981 dans lequel il demande au public de se poser la question «Qu’est-ce qu’on regarde?», Antoni Muntadas a créé un vaste corpus d’œuvres d’envergure très diverse.
Sa dernière grande exposition institutionnelle en France, a eu lieu à Paris au Jeu de Paume fin 2012 début 2013, Intitulée «Entre/Between», elle retraçait l’ensemble de la carrière de l’artiste et mettait l’accent sur les idées qui sous-tendent ses quarante ans de pratique artistique.
Sa dernière exposition parisienne intitulée «…et avec cela?», qui a eu lieu dans la galerie Michèle Didier, rue Notre-Dame de Nazareth, à Paris, du 7 novembre au 13 décembre 2014, a inspiré l’exposition à la galerie Espace pour l’art, qui sera visible à Arles, au mois de Juin 2015.
Il y présentera notamment, Cimetière (2014) issu du projet On Translation, une série de douze photographies de différents cimetières dans le monde. Certains sont facilement reconnaissables, pour d’autres, le visiteur tentera de déterminer où ils se situent. Cet ensemble souligne la sacralité de chaque lieu tout autant qu’il met en exergue leurs particularismes régionaux en la matière. Incidemment mais non sans intention, Antoni Muntadas nous incite à penser que les morts quelle qu’ait été la visibilité dont il jouissait dans la société de leur temps, ne sont guère mieux lotis que leurs proches voisins de cimetière.
Sera également exposée Ordeal of Picasso’s heirs (Le supplice des héritiers de Picasso, 2012), une photographie publiée par The New York Times Magazine datée du 20 avril 1980. Avec cette œuvre entièrement basée sur la reproduction, Antoni Muntadas s’intéresse au droit à l’image mêlé à celui de l’auteur qui commercialise la photographie.
Pour compliquer plus encore le statut de cet objet, Antoni Muntadas a choisi de la diffuser non pas sous la forme d’un tirage mais sous celle d’un fichier numérique enregistré sur DVD. La reproduction de l’œuvre devient alors incontrôlable car elle peut être reproduite à l’infini, et cela jusqu’à des dimensions imposantes, celles d’un «wall paper» de 2,80 mètres de largeur.