Communiqué de presse
Antonella Bussanich
Antonella Bussanich
Azay-le-Rideau s’ouvre aux installations vidéo d’Antonella Bussanich. Chacune des 4 pièces investies par l’artiste est le prétexte à une présentation d’oeuvres vidéo originales ; La Source, Est-ce que, La Chute et Myself ponctuent les dernières salles du parcours de visite habituel du château.
Antonella Bussanich a conçu un itinéraire envoûtant sur le mode d’une traversée féerique. Le sortilège frappe le visiteur dès la première installation. La Source agit si fortement sur les regardeurs que ceux-ci se trouvent littéralement hypnotisés par le regard fixe d’une jeune femme irréelle. Ses yeux verts semblent ne jamais cligner ni, et c’est probable, jamais se fermer. L’effet de répétition amplifie l’hypnose. Entre étrange songe et hasard des cauchemars, l’envoûtement devient rite de passage.
Passage du miroir.
Au sein de la salle à manger, l’artiste a décidé de faire flotter les extraits de phrases qui – mis bout à bout – révèlent le sens d’un rite de traversée ; Est-ce que le fleuve t’a aussi initié à son mystère, que le temps n’existe pas? La phrase scindée en plusieurs éléments flotte sur la rivière, passe d’un écran à l’autre et se recompose pour finalement alimenter notre mémoire.
À la courbe du fleuve débute la traversée du miroir.
La Chute est une pièce originale créée par Antonella Bussanich spécifiquement pour l’ancienne cuisine du château. Constitué de sept écrans transparents (ose-t-on penser à de fragiles rideaux ?) et légèrement teintés, le dispositif conçu par la vidéaste s’apparente à un sentier le long d’un cours d’eau dont on perçoit le bruissement pour finalement en apercevoir l’issue, la chute, et son éternel recommencement. La Chute suggère au spectateur attentif le passage du temps assorti de l’étrange sensation, dû à l’éclatement de l’espace. Ce n’est qu’après avoir cheminé entre les écrans que le motif se dévoile et s’affirme la netteté d’une image fluide.
Le sort s’amenuise, l’hypnose faiblit, l’artiste, avant de disparaître, saisit la possibilité qui lui est faite de s’offrir aux regards, de se confronter au miroir. L’autoportrait – Myself – proposé dans la dépense du château d’Azay-le-Rideau est proche de l’offrande tant chacun peut par pudeur s’y protéger à moins qu’on ne souhaite s’y révéler. Profondément altruiste cette image quasi religieuse de l’artiste clôt la traversée.
Antonella Bussanich est née en 1963 en Italie. Elle vit et travaille en France. Après avoir étudié les arts plastiques à l’Instituto per l’arte e il Restauro di Firenze, elle suit une formation de photographie au Studio Marangoni et à l’atelier Serge Picard. Un séjour à l’université de Californie lui permet d’appréhender le graphisme.
L’exposition est organisée avec le soutien de la division Art & Logistique du groupe Legendre.