L’exposition « Vertiges » à Labanque, centre de production et de diffusion en arts visuels de Béthune, confronte les œuvres de douze artistes contemporains, installations, photographies, peintures, sculptures et videos, à la pensée de Georges Bataille.
 « Vertiges » : l’art contemporain se confronte à la pensée de Georges Bataille
Troisième volet de la trilogie La Traversée des inquiétudes conçue par Léa Bismuth, l’exposition « Vertiges », après celles intitulées « Dépenses » et « Intériorités », poursuit et conclut sa libre adaptation de la pensée de Georges Bataille. Comme les précédentes, elle obéit à un projet curatorial précis, qui consiste à  expérimenter les modalités d’une exposition collective qui réunisse des productions inédites.
On découvre ainsi les productions réalisées spécialement pour l’occasion par A. d’Agata, J. Agnel, C.-J. H. Boutros, C. Chesnier, R.De Novellis, M.-L. Nadal, M. O’Callaghan, B. Perramant et S. Vitali, qui ont engagé un dialogue entre leur pratique et la figure majeure du XXe siècle qu’est Georges Bataille. Les écrits de ce dernier ont nourri l’imaginaire des artistes qui font écho à sa recherche des états extrêmes, du sacré, de l’extase ou de l’angoisse.
Antoine d’Agata, Claire Chesnier et Bruno Perramant se livrent aux vertiges
Comme son titre l’annonce, l’exposition « Vertiges » explore cette sensation plurielle qu’est le vertige, à la fois sensation physique d’un déséquilibre, d’une chute, et état mental de trouble qui naît d’une intuition poétique indescriptible et intangible. C’est vers cet insaisissable que tend l’exposition, qui met en scène par sa scénographie et les œuvres un saut dans un espace sans limite, un élan vital débridé.
Le parcours, déployé sur les quatre niveaux du bâtiment, propose un périple déroutant bordé de limites incertaines, où l’on est confronté au mystère, à l’inconnu et au vide. Il s’ouvre sur l’installation « Respire, Respire » de Mel O’Callaghan, composée de vastes structures en verre suspendues que le spectateur active par sa respiration, sa voix, ses mouvements, expérimentant ainsi la démultiplication des sensations.
Les photographies de Juliette Agnel (la série Les Portes de glace), comme celles d’Antoine d’Agata témoignent d’un périple qui recèle une dimension mystique, une quête insatiable d’ailleurs. Les peintures de Claire Chesnier semblent matérialiser le vertige par un étalement d’encre sur de grandes feuilles qui immerge le spectateur dans la couleur.